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Migrants : l'apocalypse à Paris, dans le quartier de la Chapelle
Depuis l'ouverture du centre, les migrants campent aux alentours dans l'attente d'une place.
Reportage photo : Laurent Hazgui

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Migrants : l'apocalypse à Paris, dans le quartier de la Chapelle

Reportage

Par et Achille Castelneau

Publié le

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D'un quartier difficile, la Mairie de Paris et l'Etat ont fait une poudrière. L'installation du seul centre d'accueil pour migrants de la capitale dans le secteur populaire du XVIIIe arrondissement exacerbe les tensions. Insalubrité, maladies, délinquance liée à la drogue, les esprits s'échauffent en ce début d'été.

Ils sont des centaines sur le bitume en cet après-midi torride de juin. Ecrasés par la chaleur, sur des matelas ou à même le sol, ils essaient de trouver le sommeil. Partout, des bouteilles plastique vides, des détritus, des reliefs de repas, des sacs contenant le peu de choses que ces migrants soudanais et érythréens ont pu emporter avec eux. Nous sommes du côté est du boulevard Ney, le long du stade municipal où un panneau annonce fièrement la candidature de Paris à l'organisation des jeux Olympiques de 2024. Le quartier a été rénové il y a peu, avec l'arrivée du tramway, l'implantation d'une grande station Vélib', la réalisation d'un terre-plein planté d'arbustes et des espaces fleuris sur les trottoirs. Mais de ces aménagements il ne reste qu'un vaste bric-à-brac pestilentiel, des palissades de chantier en guise de protection contre les intempéries, des couvertures roulées et rangées dans les lampadaires pour la journée. Et des hommes qui attendent une place dans le centre d'accueil pour migrants, ouvert en novembre, où leur cas sera étudié. Ils ne pourront être alors dirigés vers un centre d'accueil et d'orientation (CAO) que s'ils sont éligibles au statut de réfugié.

Ce lieu d'hébergement temporaire, c'était la solution au problème de l'engorgement des rues parisiennes. L'occupation du lycée Jean-Quarré à l'été 2015, les campements sauvages à Stalingrad et dans ce même quartier de la Chapelle, les évacuations successives de squats dans l'Est parisien, tout cela donnait le spectacle d'une transhumance sans fin. Il fallait y mettre fin en créant un lieu dédié à l'accueil des réfugiés. Un seul ? Dans un quartier déjà aux prises avec de nombreuses difficultés ?

CE NE SONT PAS LES MIGRANTS QUI POSENT DES PROBLÈMES, MAIS LES ROMS ET LES DROGUÉS QUI AGRESSENT LES CLIENTS JUSQUE SUR LES TERRASSES.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne