3540 kilomètres de parcours, 34 départements traversés, 12 millions de spectateurs attendus... Le Tour de France est l'un des événements sportifs les plus difficiles à sécuriser. Pour l'édition 2017, qui s'ouvre ce samedi et s'achèvera le 23 juillet, les autorités ont opté pour un dispositif inédit. Si aucune menace précise visant la Grande Boucle n'a été identifiée, les services antiterroristes évaluent toujours le risque d'attentats à un niveau élevé.

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"Après la vague d'attaques terroristes de 2015, les mesures de sécurité avaient déjà été renforcées lors de l'édition 2016. Nous les avons conservées et nous en avons ajouté de nouvelles", explique le lieutenant-colonel Karine Lejeune, porte-parole de la gendarmerie nationale, à L'Express. Principale nouveauté: le déploiement de "chiens anti-kamikazes", appelés "Rexpemo".

Du flair pour détecter les explosifs

Ces soldats d'élite à quatre pattes ont été entraînés à repérer les terroristes qui dissimuleraient une ceinture d'explosifs. Concrètement, les gendarmes cynophiles leur font renifler des substances artisanales -tels que le TATP- puis les lâchent dans les lieux à forte affluence: la zone de départ, à Düsseldorf (Allemagne) et celle d'arrivée, à Paris, près du podium. Cette technique a été expérimentée pour la première fois dans les fans zones durant l'Euro 2016. L'actualité récente montre que les djihadistes ambitionnent toujours de frapper à l'engin explosif improvisé, comme en témoignent les attentats ratés ou déjoués des Champs-Elysées et de Marseille.

Au total, 13 000 gendarmes et 10 000 policiers seront mobilisés sur la Grande Boucle. Comme l'an passé, deux équipes du GIGN, l'élite de l'intervention, suivront le peloton sur l'ensemble du parcours, à l'exception des deux étapes allemandes. Pour garantir l'accès aux zones les plus difficiles, notamment en montagne, l'une se déplacera sur les routes, l'autre par les airs, en hélicoptère. C'est cette même unité qui a mené l'assaut contre les frères Kouachi en janvier 2015 après l'attentat de Charlie Hebdo.

Une meilleure coordination policière

Les deux autres nouveautés de l'édition 2017 résident dans la coordination de l'action des forces de l'ordre. Lors des étapes alsaciennes et allemandes, des unités mixtes de gendarmes français et policiers allemands vont être mises en place pour la surveillance et les patrouilles. "Elles seront en contact permanent avec la population, ce qui facilitera les interventions. La France et l'Allemagne disposent d'une coopération policière forte", précise le lieutenant-colonel Lejeune.

Enfin, le Tour de France pourra bénéficier, en cas d'événements graves, de renforts supplémentaires du plan ministériel "tourisme". Ce dernier prévoit le déploiement accru de policiers et gendarmes durant l'été pour assurer la sécurité des touristes et des vacanciers. Dans une interview à l'AFP, Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, estime le dispositif proche de celui mis en place à la fin de l'édition 2016. L'attentat de Nice était survenu juste avant la 13e étape, entraînant un sévère durcissement des mesures.