Environnement : le sac plastique a la vie dure

 Ils sont en théorie interdits depuis un an. Pourtant, les sachets plastique jetables continuent d'être distribués dans la plupart des magasins, au grand dam des défenseurs de la nature.

Le conseil  de l'association France Nature Environnement (FNE) à l'occasion de la Journée mondiale sans sac plastique qui se tient lundi : privilégier les sacs réutilisables le plus possible
Le conseil  de l'association France Nature Environnement (FNE) à l'occasion de la Journée mondiale sans sac plastique qui se tient lundi : privilégier les sacs réutilisables le plus possible AFP/ JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

    Ils sont le triste symbole de l'ère du tout-jetable... Tout juste un an après leur interdiction dans les commerces, les sacs plastique n'ont pas disparu tant que ça de notre quotidien. On les voit toujours à certaines caisses de supermarché, dans les rayons fruits et légumes et dans de nombreux commerces de proximité... Cette «fausse» disparition est dénoncée par l'association France Nature Environnement (FNE) à l'occasion de la Journée mondiale sans sac plastique qui se tient lundi. L'association reconnaît que la loi de 2016, dont aucun bilan chiffré n'a encore été tiré, a constitué une avancée dans la mesure où elle «a contribué à changer doucement les comportements des consommateurs, en les incitant à davantage utiliser d'autres types de sacs». Mais le texte n'est pas allé assez loin, selon elle.

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    Privilégier les sacs réutilisables le plus possible

    En caisse, seuls les sacs dits à usage unique, autrefois distribués gratuitement, ont été interdits. Ce qui n'empêche pas certaines enseignes de continuer à en vendre d'autres, un peu plus épais. Idem au rayon fruits et légumes où, depuis janvier, les sachets ultrafins ont fait place à d'autres, en papier ou en plastique, «compostables et biosourcés» ceux-là, c'est- à-dire composés en partie de matière végétale et donc moins nuisibles pour la planète. «L'effet pervers est qu'on ne fait que remplacer un sac jetable par un autre, aussi biodégradable soit-il», juge Héloïse Gaborel, chargée de mission prévention déchets de FNE.

    La loi signée l'an dernier par Ségolène Royal, alors ministre de l'Environnement, visait à lutter contre la pollution liée à la dispersion des 17 milliards de sachets en polyéthylène — une matière produite à partir du pétrole — utilisés en France chaque année. Par ricochet, elle a donné un sérieux coup de pouce aux bioplastiques. Or, ces matériaux fabriqués à partir de végétaux sont considérés avec suspicion par les défenseurs de la nature, notamment en raison de leur mode de fabrication qui oblige à se servir de terres qui pourraient être dédiées à des cultures alimentaires. «Notre pays ne dispose de surcroît pas des bonnes filières pour recycler tous les bioplastiques» , ajoute Héloïse Gaborel.

    Le conseil de l'association pour freiner le tout-plastique et le jetable ? Tout simplement privilégier les sacs réutilisables le plus possible. «Le meilleur déchet reste celui qu'on ne produit pas», insiste Héloïse Gaborel.

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