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Emploi : 1,6 million de primes à l'embauche ont été accordées aux PME

D'un montant de 4.000 euros maximum, la prime a rencontré un vif succès, mais son efficacité reste à démontrer.

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Par Alain Ruello

Publié le 3 juil. 2017 à 01:01

Fin de partie pour la prime à l'embauche de 4.000 euros maximum pour les PME. Les entreprises de moins de 250 salariés avaient jusqu'à ce vendredi pour en bénéficier, sachant que l'administration leur accorde jusqu'au 31 décembre pour déposer leur demande de versement, contrat de travail à l'appui. Pour les recrutements à partir de ce lundi, en revanche, c'est trop tard. Ce qui n'enlève rien à l'appétit que cette aide a suscité puisque l'Etat en a accordé 1,58 million : un peu plus de 1 million sur 2016 et 556.007 entre le 1er janvier et le 24 juin 2017, derniers chiffres disponibles.

Annoncée en janvier 2016 par François Hollande dans le cadre de son plan d'urgence pour l'emploi, la prime PME a pris la forme d'une aide trimestrielle de 500 euros sur deux ans. Cumulable avec d'autres dispositifs, elle est octroyée pour tout recrutement en CDI ou en CDD de plus de six mois, jusqu'à 1,3 fois le SMIC. A l'origine, elle devait s'arrêter à la fin 2016 et sa mise en oeuvre a été acrobatique, car rien n'était prévu : le temps de développer un logiciel, les équipes de l'Agence de services et de paiement ont dû travailler... à la main ! « On recevait des sacs entiers de papiers... Dans certaines antennes régionales, les chefs ont aidé à ouvrir les enveloppes et on a embauché des CDD à la pelle », se souvient un employé.

Le logiciel a fini par sortir de terre et le gouvernement Valls a décidé de prolonger la prime d'un an, affectant pour cela 1,9 milliard d'euros dans le budget 2017 du ministère du Travail. Pour finalement décider en décembre de l'arrêter au 30 juin de cette année. Raison invoquée pour cette volte-face : ce type d'aide est surtout efficace en phase de reprise, la maintenir au-delà du premier semestre ne produirait que des effets d'aubaine. A cette explication conjoncturelle s'en est ajoutée une seconde, plus tactique : raboter de six mois l'échéance permettrait de récupérer une partie des crédits pour financer la formation des chômeurs.

Rapport coût-efficacité

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Reste la grande question : la prime PME a rencontré son public, mais quel est son rapport coût/efficacité ? Une étude de l'Insee, limitée aux six premiers mois de mise en oeuvre, n'a pas démontré d'effets significatifs (« Les Echos » du 29 décembre). En attendant que le ministère du Travail creuse le sujet, on peut néanmoins dégager quelques ordres de grandeur.

La prime versée étant calculée au prorata du temps que le recruté a passé dans l'entreprise (son CDI peut être rompu avant les deux ans, et nombre de CDD ont dû être conclus pour bien moins longtemps que cela), son coût final ne sera connu qu'une fois le dernier euro versé, mi-2019 au plus tard. En restant prudent, on peut toutefois estimer que la facture se situera entre 3,5 et 4 milliards d'euros.

Pour combien d'emplois créés qui n'auraient pas vu le jour sans elle ? Il y a un an, soit avant l'annonce de sa prolongation, le Trésor a avancé le chiffre de 60.000 sur 2016. Sur le premier semestre 2017, l'Insee a avancé celui de 40.000, mais sous l'effet combiné de la prime PME, du CICE et du pacte de responsabilité. En retenant ces chiffres et en les attribuant à la seule prime PME, on aboutit alors à un coût de 35.000 à 40.000 euros par contrat créé.

Les chiffres clefs

ont été accordées pour des embauches en CDI.concernent 4 secteurs d'activité : l'hébergement-restauration (21 %) devant la réparation automobile (19 %), l'industrie manufacturière (9,8 %) et la construction (9,2 %).

Alain Ruello

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