Votre navigateur est obsolète. Veuillez le mettre à jour avec la dernière version ou passer à un autre navigateur comme ChromeSafariFirefox ou Edge pour éviter les failles de sécurité et garantir les meilleures performances possibles.

Passer au contenu principal

TokyoDéfaite historique pour le parti du Premier ministre

La formation conservatrice du Premier ministre japonais Shinzo Abe a enregistré dimanche une défaite historique lors d'un scrutin local à Tokyo, un échec qui, selon la presse, risque d'avoir des conséquences sur le gouvernement.

La gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, élue en juillet 2016, a remporté 79 sièges avec la coalition formée autour de son nouveau parti appelé «Kokumin first» («les habitants de la capitale d'abord»), soit plus que la majorité absolue des 127 sièges de l'assemblée de Tokyo.

A lui seul, son tout nouveau parti en a gagné 49. La formation centriste Komeito, qui est alliée au niveau national au droitier Parti libéral démocrate (PLD) de Shinzo Abe, a marché cette fois au côté de Yurike Koike et apporte ainsi 23 sièges à la coalition.

Le PLD, qui avait 57 sièges dans l'assemblée sortante, en a perdu plus de la moitié. Il lui en reste 23, selon les résultats définitifs présentés par les médias.

Répercussions attendues

Le Premier ministre, qui dînait dimanche soir dans un restaurant français de la capitale avec entre autres le ministre des Finances Taro Aso, s'est alors refusé à tout commentaire face aux journalistes qui l'attendaient à la sortie, avant d'admettre la défaite lundi matin.

Les médias sont unanimes pour dire que ce scrutin local dans la capitale aura des répercussions sur le gouvernement.

Cet échec du PLD (qui n'avait jamais eu moins de 38 sièges à Tokyo) est attribué aux divers scandales touchant Shinzo Abe ou ses proches révélés récemment, à l'adoption de lois rencontrant une vive opposition ainsi qu'à des dérapages de ministres.

Remaniement en vue

Shinzo Abe a été accusé dans la presse, qui s'appuie sur des témoignages de diverses personnes dont un ex-fonctionnaire, d'avoir fait un don à une école nationaliste par l'intermédiaire de son épouse ou encore d'avoir influencé les décisions de l'administration en faveur d'un ami de longue date dans l'attribution de la création d'une nouvelle faculté vétérinaire.

Pendant la campagne à Tokyo, la ministre de la Défense, Tomomi Inada, déjà critiquée auparavant, a commis une bourde relevée par de nombreux adversaires politiques et experts en droit. En allant soutenir un candidat sur le terrain, elle a appelé à voter pour lui, au titre de membre du PLD, mais aussi en tant que «ministre de la défense et au nom des forces d'autodéfense», ce qui, selon le constitutionnaliste Sota Kimura, viole les termes de la charte fondamentale du pays.

Le Premier ministre, qui réfléchit depuis plusieurs semaines à un remaniement ministériel censé survenir en août ou septembre, pourrait être contraint d'accélérer le processus.

Revers

Cette élection est un revers de taille alors que Shinzo Abe, 62 ans, a tout organisé (y compris la révision des statuts de son parti) pour se maintenir au pouvoir jusqu'en 2021. Ces manoeuvres ont pour but de lui permettre d'atteindre son objectif ultime: réviser la Constitution pacifiste jamais amendée depuis 1947.

Première femme élue gouverneur de la capitale nippone, Yuriko Koike, âgée de 64 ans, ancienne présentatrice de télévision et ex-ministre de l'Environnement (2003-2006) et de la Défense (en 2007), aurait des vues sur le poste de Shinzo Abe.

A la tête d'une métropole de 13,7 millions d'habitants, elle veut réfréner les dépenses engagées pour la préparation des jeux Olympiques de 2020 à Tokyo, où elle bénéficie de taux de satisfaction dépassant 60%.

AFP