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Santé

Le viagra protégerait les nouveau-nés d'AVC

Une équipe Inserm a réduit les effets d'un accident ischémique chez des rats nouveau-nés en leur attribuant du sildénafil, plus connu sous le nom de viagra.
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Le viagra protégerait les nouveaux-nés d'AVC
Injecté au moment d'un AVC, le viagra permet de protéger le cerveau de jeunes rats.
STEPHANIE PILICK / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE/AFP

VIAGRA. Largement utilisé dans le traitement des troubles de l'érection, la petite pilule bleue pourrait bien avoir d'autres avantages, et pas des moindre. Une équipe de chercheurs français a testé le sildénafil - plus connu sous le nom de Viagra - sur des rats nouveau-nés ayant subi un accident ischémique peu après leur naissance. Ils se sont aperçu que les rats présentaient moins de séquelles que des individus n'ayant reçu aucun traitement.

L'Inserm a révélé jeudi 27 février que l'étude publiée le 28 janvier 2014 dans la revue Stroke montrait comment la fameuse pilule bleue avait permis de protéger le cerveau de jeunes rats lorsqu’il était injecté au moment d’un accident ischémique, correspondant à l’obstruction d’une artère cérébrale.

2 500 nourrissons victimes d'AVC chaque année

Chez le bébé humain, la survenue d’un tel événement au moment de la naissance est heureusement rare, toutefois trois nourrissons pour mille naissances sont concernés chaque année en France, soit près de 2 500 enfants. 

Des travaux ont déjà montré que, chez le rat, le monoxyde d’azote (NO) inhalé au moment d’un AVC permettait de restaurer partiellement le flux sanguin, limitant ainsi les conséquences de l’ischémie. Les auteurs de l'étude ont donc pensé à tester le sildénafil - molécule connue pour freiner la dégradation du NO dans l’organisme - pour limiter les effets d'un AVC. L'idée n'avait d'ailleurs rien de saugrenue puisque cette molécule est déjà autorisée chez le nourrisson dans le cadre du traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire.

Pour tester leur hypothèse, les chercheurs ont donc provoqué un AVC chez deux groupes de rats nouveau-nés.  Ils ont injecté une dose de sildénafil au même moment à l'un des deux groupes et ont ensuite observé les lésions causées par l’ischémie et les modifications dans le comportement des animaux.

Le sildénafil a joué un rôle neuro-protecteur en améliorant la perfusion globale du cerveau

Sept jours après l’expérience, les animaux traités présentaient moins de séquelles motrices et leur cerveau était davantage préservé que celui des animaux témoins (chez lesquels l’ischémie a été provoquée, mais le sildénafil n’a pas été injecté).

"Le sildénafil a joué un rôle neuro-protecteur en améliorant la perfusion globale du cerveau, estime Olivier Baud, co-auteur des travaux. Et ce que nous voyons chez le nouveau-né semble se vérifier aussi chez l’adulte, comme l’attestent d’autres travaux menés en parallèle en Allemagne. Les effets biologiques du monoxyde d’azote (NO) dans cette indication sont de plus en plus crédibles", selon lui.

La prochaine étape sera de tenter d’identifier les mécanismes neuro-protecteurs mis en jeu et de définir plus précisément à quel moment et à quelle dose la petite pilule bleue est la plus efficace. Si tout se passe bien, Olivier Baud prévoit un premier essai clinique chez des nouveau-nés, d’ici trois à cinq ans.

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