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Défense
L'enquête

Les mauvais comptes de la France en Arabie saoudite

ENQUÊTE La lune de miel diplomatique entre les deux pays n’a pas débouché sur les contrats mirobolants tant attendus par Paris. Au contraire, la France semble en voie de marginalisation avancée, dans le civil comme dans le militaire.

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François Hollande présente ses condoléances au roi Salmane, le 24 janvier 2015, au lendemain de la mort du roi Abdallah.

François Hollande présente ses condoléances au roi Salmane, le 24 janvier 2015, au lendemain de la mort du roi Abdallah.

Yoan Valat/AP/SIPA

Emmanuel Macron va-t-il sauver la maison France, en voie d'effondrement en Arabie saoudite? Conscient de la marginalisation avancée de Paris dans le pays, le chef de l'État a convié, selon nos informations, l'homme fort de Riyad, Mohammed ben Salmane (MBS), à une visite officielle en septembre à Paris. Après le G20 de Hambourg (7 et 8 juillet), celui qui a été promu le 21 juin au rang de prince héritier du royaume, pourrait aussi faire une halte dans la capitale française pour s’entretenir avec le nouveau président. Un proche du chef de l’État, un certain Jacques Attali, a d’ailleurs joué le rôle de sherpa du président auprès du prince saoudien de 32 ans qu’il conseille depuis plusieurs mois, lors d’un voyage à Riyad début mai. « Attali et MBS se connaissent depuis huit ans, cela peut faciliter le rapprochement entre Macron et MBS qui en plus sont de la même génération » précise un diplomate.

Le président de la République hérite là d'une mission sauve-qui-peut compte-tenu du passif enregistré sous le quinquennat Hollande. Industriels et diplomates ont encore en mémoire l'improbable voyage de Manuel Valls dans le pays en octobre 2015. Cette visite qui devait être celle de tous les records, la foire aux grands contrats civils et militaires, le symbole de l’entente cordiale entre la France et l’Arabie Saoudite, s'était achevée dans la défaite et le déshonneur. L'ex Premier ministre, flanqué du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius et de celui de la Défense Jean-Yves Le Drian, espérait bien parapher une bonne partie des 50 milliards de dollars de contrats promis par Mohammed ben Salmane. La liste était prête: une dizaine d’A380 d’Airbus, 30 patrouilleurs du chantier naval normand CMN, des satellites d’observation, des systèmes de gestion des eaux de Veolia, et même la création d’un fonds saoudien de deux milliards d’euros pour financer les PME et ETI françaises.

Mais rien ne s'est passé comme prévu. Les A380? Le contrat, prêt la veille de la visite, est annulé en pleine nuit. « Les Saoudiens se sont aperçus qu’ils n’avaient pas besoin de ces avions, raconte un membre de la délégation française. Quand Manuel Valls l’a appris, il s’est énervé et voulait que François Hollande appelle directement le roi pour le faire changer d’avis…» Le contrat Veolia? Présenté comme bouclé, il n’a jamais été finalisé. L’accord sur l’ouverture d’une usine de plasma avec le Laboratoire français du Fractionnement et des biotechnologies (LFB)? Enterré en première classe. Les patrouilleurs CMN? Le contrat n’est toujours pas entré en vigueur, et serait même menacé, selon des sources concordantes.

Seulement 700 millions d’euros de contrats militaires en 2016

Matignon aura beau publier un communiqué triomphant évoquant 10,8 milliards d’euros de contrats, c’est bien avec goudron et plumes -et quasiment aucun accord ferme- que le Premier ministre rentre à Paris. Depuis 2012, la France n’avait pourtant pas ménagé ses efforts pour plaire à son allié saoudien, entre la légion d’honneur remise au prince Mohammed ben Nayef, le silence quasi-total sur les frappes de Riyad et de ses alliés au Yémen, et la position dure sur le dossier iranien. Quant aux imprudents qui osaient critiquer le grand allié wahhabite, ils étaient cloués au pilori, comme en témoigne cette note au vitriol, que Challenges s'est procuré, du think-thank du ministère des Affaires étrangères - le CAPS - à propos du livre du haut fonctionnaire Pierre Conesa : « Docteur Saoud et Mister Djihad » paru en 2016 chez Robert Laffont (voir ci-dessous).

 

Mais contrairement à une légende médiatique abondamment entretenue, la lune de miel diplomatique entre Paris et Riyad ne s’est pas traduite par les milliards de contrats qu’espérait l’Élysée. Les chiffres racontent au contraire l’histoire d’un véritable désamour: après une année 2015 exécrable sur les ventes d’armes en Arabie saoudite (195 millions d’euros), les contrats militaires avec Riyad n’ont atteint, selon nos informations, que 700 millions d’euros environ en 2016. Soit 3,5% des 20 milliards de prises de commandes évoquées en janvier par l’ancien ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian … Longtemps client numéro un de l’armement made in France, l’Arabie Saoudite s’est fait doubler par le Qatar sur la période 2011-2015. Le quinquennat Hollande, qui rassemble avec 2012, 2015 et 2016, les trois plus mauvais millésimes français en Arabie saoudite depuis 2006, a donc plus un goût de picrate que de grand cru.

Certes, selon des chiffres internes au Quai d'Orsay obtenus par Challenges (voir ci-dessous) la France aurait signé depuis 2012 pour 36 milliards d'euros de contrats avec l'Arabie saoudite. Mais la liste est une sorte d’inventaire à la Prévert, mêlant de simples lettres d’intentions, des contrats finalement non signés. La réalité est plus cruelle: selon la direction du Trésor, la France n’était en 2015 que le 10ème partenaire du royaume, avec 2,39% de part de marché, loin derrière la Chine, les Etats-Unis, l’Allemagne, et même l’Italie, l’Inde et la Turquie. « Sur le plan économique, le compte n’y est pas. Il y a eu un certain nombre de déceptions », résume Laurent Vigier, PDG de CDC International, le bras armé de la Caisse des dépôts à l'étranger et fin connaisseur du pays. « Il y a une grande frustration des industriels français, qui est totalement compréhensible vu l’alignement diplomatique inédit entre Paris et Riyad durant le mandat Hollande. », abonde François-Aïssa Touazi, co-fondateur du think tank Capmena, ancien du Quai d’Orsay.  

Macron invite MBS à Paris

Nos très chers émirs auraient-ils coupé les vivres au camp français? De l’avis général, le camp tricolore peut s’asseoir sur les 50 milliards de dollars. « C’était une erreur de se fixer sur un tel montant, on ne peut plus fonctionner comme ça », reconnaît-on dans l’entourage de Jean-Yves Le Drian, nouveau patron du Quai d’Orsay. Certes, la France a réussi quelques jolis coups. Au niveau civil, Airbus a décroché des commandes de la compagnie saoudienne Flynas ou de Saudi Arabian. Engie a aussi remporté un contrat d'un milliard d'euros pour la construction d'une centrale électrique début 2017. Un fonds d’investissement franco-saoudien de 400 millions de dollars a vu le jour à l’initiative de la Caisse des dépôts. Côté militaire, Nexter a vendu 132 canons Caesar (1,7 milliard d’euros). DCNS, Thales et MBDA, ont signé en 2013 un contrat de plus d'un milliard d'euros, dit LEX, portant sur la modernisation de frégates et de pétroliers-ravitailleurs. Airbus a vendu six avions ravitailleurs A330 MRTT à l’armée de l’air saoudienne.

Surtout, la France a signé avec Riyad en 2014 un contrat de 2,4 milliards d’euros, baptisé Donas, en fait un achat par l’Arabie Saoudite d’équipements militaires français pour le Liban. L’accord prévoyait l’achat de 75 équipements différents à une trentaine d’industriels: des hélicoptères Cougar d’Airbus, des canons Caesar de Nexter, des corvettes, des missiles Milan ou encore des blindés VAB Mk3 de RTD… Marri de l’évolution politique du pays, Riyad a finalement repris le contrat, rebaptisé Saudi-French Military Contract (SFMC), à son compte. Longtemps paralysé, le contrat semble se débloquer: les Cougar sont en cours de livraison, assure-t-on à Challenges.

« Les Etats-Unis sont toujours servis en premier »

Mais la comparaison avec le mastodonte américain est cruelle. Là où la France plafonne à 700 millions d’euros de ventes d’armes en 2016, la Maison Blanche a annoncé 110 milliards de dollars de contrats d’armement en marge de la visite de Donald Trump à Riyad le 20 mai dernier. Un montant très exagéré, l’addition finale cumulant torchons, serviettes et systèmes de défense anti-aérienne. Mais Washington occupe définitivement une place à part. « Les Etats-Unis sont toujours servis en premier, et les autres se partagent les reste, assure un industriel familier de Riyad. Le seul véritable contrat géant obtenu par les Britanniques, les 72 chasseurs Eurofighter Typhoon, a été signé parce que le Congrès américain ne voulait pas valider une vente de F-15, sous pression d’Israël.» 

De fait, à Riyad, les Américains sont partout. Dès l’arrivée de MBS, les procédures d’acquisitions du ministère de la défense ont été revues avec l’appui de deux cabinets américains, Booz Allen Hamilton et le Boston Consulting Group. « Vous shootez dans une poubelle, il y a cinq consultants américains qui en sortent… », soupire un familier de la capitale saoudienne. « Historiquement les Américains ont 80 à 90% du marché saoudien de défense, reconnaît l’amiral Édouard Guillaud, PDG d’ODAS, l’ex-Sofresa, la  structure ad-hoc qui assure la coordination des offres de l'industrie de défense française. Nous devons nous partager le reste avec les Britanniques, les Chinois, les Russes, les Coréens, les Turcs, les Espagnols… » Or ceux-ci taillent des croupières à la France. Qui, depuis le contrat Donas, n’a vendu que pour 900 millions d’euros d’équipements à Riyad, sur 36 milliards de prises de commandes sur les deux années 2015 et 2016. Soit 2,5% à peine des commandes totales!

Donald Trump en maître du monde avec le roi Salmane et Abdel Fattah al-Sissi à Riyad le 21 mai 2017.

Pourquoi la France a-t-elle ainsi perdu pied en Arabie? D’abord parce qu’elle ne peut plus guère s'appuyer sur ses réseaux historiques. « Jusqu’au tout début des années 2010, le ministre de la défense Sultan [décédé en 2011] décidait quasiment seul, raconte un industriel. Maintenant c'est plus compliqué... » Certes, la France peut compter sur le prince Mitaeb Bin Abdallah, actuel ministre de la Garde nationale, que le roi Abdallah, son père, avait tout fait pour hisser au sommet du pouvoir. Paris, comme l'a révélé Intelligence Online, vend ses équipements à la Garde (missiles VL Mica de MBDA ou canons Caesar de Nexter) via le cabinet Caesar International, dirigé par les Niçois Georges et Guillaume Francioli, associés à des Belges. Mais pour les commandes de l’armée saoudienne proprement dite, l’arrivée sur le trône du roi Salmane, secondé par son fils préféré MBS, a totalement rebattu les cartes. « La France n'a pas vraiment vu venir MBS, Paris misait plutôt sur Mohammed ben Nayef ou Mitaeb », indique un bon connaisseur de l'Arabie saoudite. Quant au très bling-bling prince Al-Walid, partenaire privilégié de Paris et propriétaire de l’hôtel George-V, il est regardé avec mépris par la famille royale.

L’autre raison des échecs français est à chercher dans les guerres picrocholines entre acteurs tricolores, comme sur le contrat dit Mark 3 de défense aérienne, véritable serpent de mer du grand export français. Thales, soutenu par les autorités françaises, tente de placer ses missiles Crotale NG depuis dix ans pour ce contrat estimé à 4 milliards d’euros. Face à lui, le missilier européen MBDA n’a eu de cesse de proposer une offre basée sur ses missiles VL Mica et Aster, en contradiction avec l’arbitrage du gouvernement français pour l’offre Thales. « Les Saoudiens n’ont jamais voulu du Crotale, qui est dépassé technologiquement, il ne sert à rien de vouloir leur tordre le bras », justifie un proche de MBDA.

Résultat: si après 10 ans de négociations, Thales n’a rien signé, MBDA non plus. Le Délégué général pour l’armement, Laurent Collet-Billon, a sous-entendu en novembre que l’Arabie saoudite avait abandonné l’idée de donner suite à l’offre de Thales. « Les choses avancent, au rythme saoudien », répond un proche du groupe, qui assure que la délégation saoudienne s’est montrée enthousiaste sur le Crotale lors du salon du Bourget (19 au 25 juin). Si le porte-parole de la coalition militaire au Yémen, le général Ahmed al-Assiri, ex-conseiller militaire de Mohammed ben Salmane, assurait en avril à Challenges que Riyad « travaille toujours sur ce dossier », l'affaire semble bel et bien encalminée.

ODAS n'est pas encore mort

La caricature d’une France incapable d’arbitrer dans les guéguerres entre ses industriels s’est encore vérifiée sur le créneau des patrouilleurs maritimes. La lutte pour ce contrat de 30 navires et 600 millions de dollars a opposé pas moins de quatre groupes français depuis le début des années 2010: le normand CMN, le vendéen Ocea, le girondin Couach, et le géant DCNS (rebaptisé Naval Group) allié au breton Piriou. « Ocea avait remporté le contrat, raconte un témoin. Mais DCNS, faute de pouvoir placer ses frégates FREMM, s’est rabattu sur le marché des patrouilleurs, et a dézingué l’offre Océa » Mais le géant du naval de défense n’est pas sélectionné pour autant. Début 2016, c’est CMN, le chantier naval cherbourgeois détenu par l’homme d’affaires franco-libanais Iskandar Safa, qui signe le contrat. De sources concordantes, l’accord serait proche d’être annulé.

Pour arbitrer entre ces offres concurrentes, la France dispose pourtant d’une structure dédiée, ODAS, codétenue par l’Etat et les grands industriels de défense. Mais ces derniers ne se privent pas de la court-circuiter régulièrement. Pire, MBS avait adressé en novembre 2015 un courrier au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian pour lui signifier que l’Arabie Saoudite n’entendait plus travailler avec la structure. « Pour MBS, ODAS n’est rien d’autre que la crèmerie de l’ancien ministre de la défense Sultan ben Abdelaziz, observe un industriel. Les Saoudiens ne veulent plus d’intermédiaires étatiques. Ils ont l’impression que s’ils ne passent pas par ODAS, ils auront un meilleur prix ». Les jours de l’ex-Sofresa, seraient-ils comptés? Pas si sûr. « Les contrats continuent de rentrer », souligne un familier de la maison. Le chiffre d’affaires de la structure est d’ailleurs en croissance régulière: selon nos informations, elle a réalisé 900 millions de chiffre d’affaires en 2016, dont plus de 90% avec l’Arabie saoudite.

« La perte de la flotte de l’Ouest serait un vrai recul »

Critique, la situation de la France en Arabie Saoudite n’est donc pas pour autant désespérée. « Il faut profiter de l’élan de l’élection d’Emmanuel Macron pour pousser nos pions, martèle un familier de Riyad. Les grosses affaires se négocient en début de mandat. Mais rien ne sert de compter sur un alignement diplomatique poussé, comme sous le quinquennat Hollande.» Beaucoup estiment même que la France doit durcir le ton face à ses interlocuteurs saoudiens. « Ils ne respectent que les forts, résume un financier. Regardez Trump, qui les a copieusement insultés pendant sa campagne, et a été accueilli comme un Dieu vivant quelques semaines plus tard. »

Que peut espérer la France? Si le contrat Mark 3 relève de la grosse cote, la France peut viser quelques commandes de taille modeste: deux ravitailleurs A330 MRTT supplémentaires, des blindés Titus de Nexter, ou encore le fameux contrat de 30 patrouilleurs. Naval Group, l’ex-DCNS, propose également des corvettes Gowind de 2.500 tonnes pour la flotte de l’Ouest (basée en mer Rouge), chasse gardée traditionnelle de la France en Arabie Saoudite. La situation est très confuse: les Français ne savent pas vraiment qui sont leurs concurrents, entre les Turcs, l’Espagnol Navantia, très offensif, et les Chinois.

Un Airbus A330 MRTT de l'armée de l'air saoudienne ravitaille un chasseur F-15.

De quoi donner des sueurs froides au camp français. « La perte de la flotte de l’Ouest serait un vrai recul pour la France en Arabie saoudite » s’inquiète le cabinet de Jean-Yves Le Drian. Toutes les parties ont encore à l’esprit la désillusion d’Alstom, ultra-favori, qui a vu en 2011 l’appel d’offre du TGV saoudien lui passer sous le nez au profit d’un consortium de sociétés espagnoles. Ou encore le contrat Miksa, à sept milliards d’euros, portant sur la surveillance d'une partie des frontières du royaume, revenu en 2009 à EADS au détriment de Thales.

A plus long terme, le Graal français serait le fameux contrat Sawari 3, dont les deux parties ont commencé à parler il y a plus de dix ans. Le projet d’origine envisageait l’achat groupé de six frégates et cinq à six sous-marins, un programme à 10 milliards d’euros au bas mot. « On a été proches d’aboutir en 2013-2014, mais les discussions sont au point mort », assure un familier du dossier. Les Saoudiens semblent enclin à « saucissonner » le contrat, en commençant par une compétition sur les frégates sur laquelle Naval Group pourrait proposer la FREMM ou sa future FTI (frégate de taille intermédiaire) « Les prochains mois seront l’heure de vérité pour les relations franco-saoudiennes, résume François-Aïssa Touazi. Ils permettront de savoir si la France est un vrai partenaire stratégique pour l’Arabie Saoudite, ou un simple allié de circonstance utilisé en période de tension avec Washington. »

Industriels et politiques veulent en tout cas croire à un rebond. « Pour décrocher les contrats saoudiens, il faudra proposer un fort contenu local, et peut-être de s’allier avec des acteurs émergents, chinois ou singapouriens par exemple, pour bénéficier d’un double lobbying », estime François-Aïssa Touazi. « Les Saoudiens sont des Bédouins, des négociateurs avec un sens de l'écoulement du temps particulier, rappelle un industriel. On peut ne rien signer pendant plusieurs années, et tout faire en six mois. » L'espoir fait vivre.

Antoine Izambard et Vincent Lamigeon

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