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Charity : la plateforme numérique qui révolutionne le bénévolat

Yoen Qian-Laurent et François Expert, 25 ans, élèves de la rue d'Ulm, sont les deux fondateurs de Charity. Charity

RENCONTRE - Yoen Qian-Laurent et François Expert, 25 ans, sont à l'origine d'une nouvelle plateforme en ligne permettant d'aiguiller les bénévoles vers les associations de manière ultra-personnalisée. Cette idée, géniale, leur est venue en constatant la difficulté à recruter des bénévoles parmi les jeunes de leur génération.

Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années. En témoigne le parcours exemplaire de Yoen Qian-Laurent et François Expert, 25 ans, deux élèves de la rue d'Ulm à l'origine du projet solidaire probablement le plus innovant de l'année: Charity. Le concept? Une plateforme en ligne qui permet la mise en relation des associations et des volontaires. D'un fonctionnement très intuitif, Charity permet d'orienter les bénévoles vers des missions en fonction de leur disponibilité, de leur lieu de résidence ou du domaine dans lequel ils souhaitent intervenir. Une idée toute simple, mais géniale, venue aux deux compères alors qu'ils se côtoyaient sur les bancs du prestigieux Lycée Henri IV, dans le quartier latin.

À l'époque, entre deux cours de philosophie, Yoen, qui se définit comme un «démocrate chrétien», maraude pour la Conférence Saint-Vincent-de-Paul. L'occasion pour lui de constater à quel point les nombreux étudiants qu'il croise semblent peu informés des possibilités offertes à ceux qui souhaitent s'engager dans l'associatif. «Il faut sans cesse rameuter, je ne comprends pas», nous explique-t-il. Il se confie à son ami, François. Ce dernier, s'il n'est pas chrétien, partage le même engagement social que son ami. Il aime se définir comme un «militant de gauche». «Enfin, la gauche socialiste», précise-t-il avec un sourire. Commence alors à germer chez eux l'idée d'un outil numérique permettant de mettre en lien jeunes bénévoles et associations de leur quartier. «Nous voulions réorienter la technologie vers le lien social», explique François. «C'est le grand avantage que présente la révolution numérique: pouvoir donner de la visibilité aux initiatives qui, à l'échelon local, ont un impact positif.» L'ubérisation du bénévolat, plutôt que du travail et de la main d'oeuvre, pourquoi pas?

« Nous voulons réorienter la technologie vers le lien social »

François Expert, fondateur de Charity

Sauf que leurs études les rattrapent avant qu'ils puissent faire aboutir leur projet. Âgés d'à peine 20 ans, François et Yoen sont reçus à l'École normale supérieure. La prestigieuse école de la rue d'Ulm leur donne l'occasion de partir un an aux États-Unis dans le cadre de leur scolarité. Et là, nouveau déclic. Leur plongée dans le monde universitaire américain les conforte dans la nécessité de faciliter l'accès à l'engagement bénévole chez les jeunes Français. «Aux États-Unis, les jeunes ont un rapport à l'engagement très différent du nôtre. Ils sont quasiment tous bénévoles», nous explique François. «C'est un peu un passage obligatoire», poursuit-il, «une sorte d'école de l'entreprise.»

Réorienter la technologie vers le lien social

Le projet «Charity» débute pour de bon à leur retour des États-Unis, en octobre 2016, avec le développement de la fameuse plateforme à laquelle ils réfléchissent depuis leur khâgne. Un chatbot (service de conversations automatisées) se rajoute au projet, afin que les volontaires puissent disposer d'un accompagnement personnalisé dans la recherche de la mission qui leur correspond. Reste à trouver des partenaires au sein du milieu associatif. Les deux ex-khâgneux ne se fixent aucune barrière idéologique et ratissent large, en privilégiant l'approche géographique et thématique à l'orientation politique. «Les débats d'idées, on les garde pour nos soirées entre amis», plaisante François. Ils obtiennent d'une vingtaine d'associations, dont Linkee, Utopia56 ou Arpej, qu'elles les tiennent informés des différentes missions à pourvoir. Les deux normaliens espèrent voir ce nombre gonfler rapidement, afin d'offrir la plus grande diversité de missions possibles à ceux qui souhaitent s'engager.

Pour le moment, leur site se concentre sur quatre thématiques: l'aide aux migrants, la lutte contre la précarité, l'aide aux personnes âgées et l'engagement environnemental. Ils espèrent pouvoir y inclure bientôt la défense des droits des femmes. Yoen , François et les quatre autres membres de l'équipe de Charity espèrent étendre cette action citoyenne en développant, dès l'an prochain, d'autres formats d'action. En attendant, ils préparent tous deux l'agrégation de philosophie. Au programme? Le travail, et la technique. «Un programme forcément inspirant pour nous», note Yoen en souriant.

L'engagement en un clic, c'est par ici: www.charity.paris




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2 commentaires
  • Gerard Benhur

    le

    Pour dire non à la hausse de la CSG je propose à tous les retraités de cesser leurs actions de bénévolat deux semaines début Septambre.

  • $$$$

    le

    Seuls les pays mal gouvernés ont besoin d'associations d'aides aux défavorisés.

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