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Le gouvernement veut accélérer le déploiement du très haut débit

Le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, va réunir les opérateurs télécoms vendredi.Il veut des engagements clairs sur le développement de la fibre.

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Le chantier de la transition numérique promet de couvrir l’Hexagone en très haut débit d’ici à 2022.

Par Fabienne Schmitt

Publié le 3 juil. 2017 à 22:30

« Ne laisser aucun territoire à la traîne dans la transition numérique. » C’était l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron. Il faut désormais la mettre en œuvre et, manifestement, le gouvernement a décidé, selon nos informations, de prendre les choses en main en réunissant vendredi soir les opérateurs télécoms pour évoquer le déploiement du très haut débit en France.

Ce vaste chantier, à 20 milliards d’euros, de déploiement de la fibre optique en France, initié par ­François Hollande, promet de ­couvrir l’Hexagone en très haut débit d’ici à 2022. « L’initiative de la réunion interministérielle vient de Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, qui présidera, et des trois secrétaires d’Etat Mounir Mahjoubi (Numérique), Julien Denormandie (Cohésion des territoires) et Benjamin Griveaux (Economie) », indique-t-on de sources concordantes.

Une répartition contestée

Deux points sont à l’ordre du jour. « Il s’agit tout d’abord de savoir comment on assure la réussite du plan très haut débit dans les zones moyennement denses », indique une source proche du dossier. Cela fait des mois qu’Orange et SFR se disputent la répartition de ces agglomérations de taille moyenne. A l’origine, tous deux avaient conclu un accord de partage de ces zones, sous l’égide de l’Etat. Le premier en a récupéré 80 % et le second 20 %. Mais comme SFR a tardé à investir, finalement, la répartition s’est faite à 90 %-10 %.

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Or, aujourd’hui, SFR voudrait une redéfinition plus équitable entre lui et Orange car, entre-temps, il a changé d’actionnaires. L’homme d’affaires Patrick Drahi, qui l’a racheté en 2014, veut 50 % de ces zones. Tous deux sont pour l’heure incapables de se mettre d’accord (SFR a même attaqué Orange en justice). Mieux, Free et Bouygues Telecom, qui ont tardé à investir dans la fibre, réclament désormais eux aussi leur part du gâteau ! Les concurrents d’Orange demandent aussi à ce qu’Orange soit régulé dans la fibre (« Les Echos » du 3 juillet), estimant sa position trop forte dans ce domaine.

Un sujet très sensible politiquement

Aujourd’hui, le gouvernement redoute que le déploiement du très haut débit prenne du retard, en raison de ces différends. Or le sujet est très sensible politiquement : on ne compte plus les élus locaux qui pestent contre la fracture numérique. Hélas pour lui, « l’Etat n’a pas les outils juridiques pour trancher le différend entre Orange et SFR, il ne peut que s’assurer que l’intérêt général est bien respecté », selon un expert.

L’autre sujet qui préoccupe le gouvernement est l’acheminement du très haut débit dans les campagnes. On sait déjà qu’il n’est pas possible d’avoir, à court terme, de la fibre jusqu’à l’abonné dans ­certaines zones reculées. Il faut donc trouver une alternative fiable et économique, sous peine de voir des zones entières non couvertes. D’après une étude de l’Idate publiée mardi matin, 5,1 millions de locaux n’auront pas le très haut débit en 2022, date à laquelle le plan très haut débit devait norma­lement être achevé.

Un choix politique

La Firip, qui fédère les industriels des réseaux d’initiative publique, cofinancés par les collectivités territoriales et les opérateurs privés, pour déployer la fibre dans les zones les moins denses du territoire, prône la 4G fixe pour couvrir les campagnes où la fibre peut difficilement être amenée. Début juin, Emmanuel Macron a apporté son soutien en faveur de cette solution.

Pour Fabienne Dulac, patronne d’Orange, la 4G fixe reste cependant « une solution palliative, pas une solution substitutive. Trop de connexions en 4G fixe peut faire exploser un réseau. » Selon Antoine Darodes, directeur de l’Agence du numérique, « la question, c’est quels usages on souhaite apporter via le très haut débit demain. Schématiquement, si on veut que tout le monde fasse de la télé-santé depuis son domicile, il faudra amener la fibre partout. Si c’est juste pour surfer sur Internet, la 4G fixe peut suffire. C’est un choix avant tout politique ».

Fabienne Schmitt

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