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Nicolas Sarkozy : « Angela, tu as aimé Lehman ? Tu vas adorer la Grèce »

L’ancien président de la République revient dans « Le Monde » sur le rôle de la France – et sur le sien – dans la gestion de la crise financière de 2008.

Propos recueillis par , et

Publié le 04 juillet 2017 à 10h05, modifié le 04 juillet 2017 à 12h27

Temps de Lecture 10 min.

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A Olonne-sur-Mer (Vendée), le 1er octobre 2016.

L’ancien président de la République est revenu pour Le Monde sur des années qui ont donné à son quinquennat (2007-2012) « une dimension européenne et internationale qu’il n’aurait sans doute pas eue » sans la crise. « Les coups pleuvaient de tous les côtés », se souvient Nicolas Sarkozy, qui évoque, dans cet entretien, ses relations avec la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre britannique Gordon Brown, la genèse du G20 dont il est un des pères fondateurs, l’« incohérence » d’une partie des banquiers et la mobilisation exceptionnelle qui a été nécessaire pour combattre la plus grave crise depuis 1929.

Premières alertes en 2007

« La crise n’a pas commencé avec la faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008. Lehman est l’étincelle qui met le feu au dépôt de dynamite. En 2007, il y a eu plusieurs alertes, dont la fermeture provisoire, en août, de trois fonds de BNP Paribas, faute de liquidité. C’était inédit. J’étais aux Etats-Unis. Je me souviens d’avoir discuté avec mon équipe économique de l’évolution erratique des taux d’intérêt. La croissance était bonne, le chômage baissait – même la confiance des ménages était au plus haut –, mais on ne comprenait pas ce qui se passait sur les marchés. 

La lettre à Angela Merkel

On peut me reprocher beaucoup de choses, mais pas de ne pas avoir anticipé la crise. En août 2007, j’ai écrit à la chancelière allemande pour lui demander de mettre à l’ordre du jour du G8, qu’elle présidait, ces problèmes financiers dont je devinais déjà l’ampleur. Un an avant Lehman, j’étais convaincu que l’excès de titrisation était en train de nous exploser à la figure. Qu’est-ce que la titrisation ? Un système où les acteurs financiers dispersent sans transparence ni précaution dans les marchés des risques de banques, ce qui est dangereux, car très difficile à maîtriser. La situation était absolument hors de contrôle. Quand Angela Merkel a reçu ma lettre, elle m’a appelé pour me demander quelle était l’urgence. 

Le rapport Ricol sur la crise

En avril 2008, j’ai demandé à René Ricol, un de nos meilleurs experts, de préparer un rapport sur les excès de la finance. Toutes les propositions et les questions abordées par le futur G20, en 2008 et en 2009, y figurent. De quoi traite ce document, publié en septembre 2008, sous présidence française de l’Union européenne [UE] ? Du rôle des agences de notation et du conflit d’intérêt systémique entre elles et les produits qu’elles notent. Marc Ladreit de Lacharrière, [alors] propriétaire de Fitch, m’en a beaucoup voulu. On trouvait mes inquiétudes exagérées sur l’excès de titrisation et la dérive des bonus. « Il en fait trop. C’est l’hyper président », entendait-on en France. « Encore une histoire de Français », affirmait-on ailleurs.

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