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Les Européens s’accordent enfin pour bannir des perturbateurs endocriniens

Les Etats membres ont adopté les critères de définition de ces substances chimiques dangereuses pour la santé et l’environnement. Une étape décisive avant leur interdiction.

Par Derek Perrotte

Publié le 4 juil. 2017 à 18:00

C’est une étape décisive vers l’interdiction en Europe de certains perturbateurs endocriniens dans les pesticides. Mardi, à Bruxelles, les Etats membres de l’Union européenne se sont enfin accordés sur les critères de définition de ces substances chimiques dangereuses pour la santé et l’environnement. Véritable feuilleton, le projet, très complexe et lourd d’enjeux économiques, patinait depuis des années. Mi-2016, une première copie de la Commission européenne, jugée trop laxiste et imposant une charge de la preuve trop lourde, s’était heurtée aux défenseurs de l’environnement et à certains Etats, dont la France.

Le texte adopté hier « ajoute aussi des perturbateurs endocriniens présumés » (et non plus seulement les « avérés »), explique le ministère français de l'Environnement, qui salue « un vote qui met fin à quatre années de retard pour l’interdiction de ces substances ». Elle doit entrer en vigueur début 2018, le temps que les agences européennes établissent un guide d’application. Sous réserve que le processus d’adoption aille à terme : le texte a été adopté au sein d’un comité de représentants des Etats mais doit encore obtenir l’aval final, dans les trois mois, du Conseil et du Parlement.

Exemptions sur certains pesticides

Selon la Commission, les critères retenus ciblent les perturbateurs endocriniens « avérés et présumés » et « l’identification devra être faite en tenant compte de toutes les preuves scientifiques pertinentes, dont les études sur les animaux, in vitro ou in silico, et en utilisant une approche basée sur les preuves ».

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 Une brèche est ouverte qui ne va pas se refermer.

Le texte prévoit toutefois des exemptions pour certains pesticides, notamment suite à l’insistance de l’Allemagne, qui font grincer des dents. Pour le Bureau européen des consommateurs (Beuc), le texte « va à l’encontre du principe de précautionetne garantit pas la protection des citoyens ». La Commission promet en réponse de réévaluer régulièrement les critères et les exemptions, et de débloquer 50 millions d’euros supplémentaires pour la recherche.

La France émet elle aussi des réserves. « Le texte était insuffisant en l’état, mais si je ne le votais pas, on laissait encore plus longtemps sur le marché des produits dont la dangerosité était avérée », a expliqué Nicolas Hulot, qui promet la plus grande « fermeté » en France : le ministre de la Transition écologique n’hésitera pas si besoin à y interdire de marché des produits « sur la base d’analyses scientifiques et techniques menées au niveau national ». L’essentiel, mardi, était selon lui de mettre un pied dans la porte : « Une brèche est ouverte qui ne va pas se refermer. » La Commission promet en particulier de s’appuyer sur ses travaux sur les pesticides pour bâtir une stratégie européenne face aux autres formes d’exposition à des perturbateurs endocriniens, notamment dans les jouets, les cosmétiques et les emballages alimentaires.

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