Agroécologie : Carrefour encourage ses producteurs à aller plus loin
A quelques jours du lancement des Etats généraux de l’alimentation, Carrefour exhorte ses producteurs à aller plus loin dans la création de valeur. Lors du forum des solutions de l’agroécologie organisé ce jeudi 29 juin à Paris, le distributeur a annoncé le lancement de deux nouvelles filières de production
Marie Cadoux
\ 12h38
Marie Cadoux
Faut-il y voir un signe fort ? A quelques jours des Etats généraux de l’alimentation qui doivent permettre aux différents maillons de la production agricole, agroalimentaire et de la distribution de plancher sur la création de valeur et la construction de relations commerciales permettant une juste rémunération du travail des producteurs, Carrefour a convié ce jeudi 29 mai 2017 à Paris près de 150 fournisseurs de différentes filières à un forum de solutions de l’agroécologie. Objectif affiché ? Partager les bonnes pratiques et déployer les innovations dans les filières agricoles pour proposer une nouvelle offre aux consommateurs.
Aller plus loin
« Beaucoup d’étapes ont déjà été franchies. L’agroécologie est un terme à la mode. Mais cela fait bien longtemps que nous nous sommes engagés dans cette voie. Il ne s’agit pas d’un combat de doctrine. Nous n’avons pas de vision messianique de l’agriculture. L’agroécologie doit être un travail concret permettant d’améliorer la qualité de nos produits », a insisté Jérôme Bedier, directeur général délégué du groupe Carrefour lors de l’ouverture de ce forum.
Lors de cette journée où étaient conviés différents apporteurs de solutions en matière d’agroécologie, le mot d’ordre était pour le moins clair. « Il faut aller plus loin », a exhorté Jérôme Bedier. Parce les consommateurs souffrent de ne pas avoir assez d’informations sur les produits, parce qu’ils veulent en connaître l’histoire mais aussi leur impact sur l’environnement, seul un travail de filière peut apporter des réponses, a estimé le directeur général délégué du groupe Carrefour
Priorité à la biodiversité…
Alors que depuis 3 ans, le distributeur s’est engagé à publier, en même temps que ses résultats financiers, ses performances en matière de responsabilité sociétale et environnementale, les actions menées en faveur de la biodiversité figurent parmi les priorités. Signe de de cet engagement, la création par la fondation Carrefour d’un fond de financement (1 M€ par an pour une période de 3 ans), de programmes en faveur de la biodiversité.
« Vous avez la capacité et le savoir-faire nécessaire pour avancer vite. Que ce soit en matière de réduction des pesticides, des antibiotiques ou sur la question du bien-être animal, nous avons déjà fait beaucoup bougé les lignes. Nous devons continuer à œuvrer pour créer de la valeur ajoutée et à aller dans la bonne direction », a insisté Jérôme Bédier.
…et à la coconstruction
Si la contractualisation constitue la voie privilégiée, le distributeur entend revoir les méthodes de contractualisation. Jugés trop longs, trop fastidieux, les cahiers des charges doivent se concentrer sur l’essentiel, selon Carrefour
Le troisième défi à relever est celui de l’information. Parce que « le consommateur est exposé à des choix de plus en plus larges et est pris sous les feux de discours de propagande », selon Jérôme Bedier, l’information crédible et juste sera celle qui émane d’une démarche concertée. « Par les crises intestines à répétition, l’image de nos filières a été énormément fragilisée et laisse penser que le travail n’est pas bien fait ou en tout cas pas au service de nos consommateurs. Producteurs, transformateurs et distributeurs doivent non seulement être capables de travailler ensemble mais aussi d’expliquer d’une seule voix ce qu’ils font ensemble », a insisté Jérôme Bedier, très satisfait de la démarche de coconstruction autour du lait des consommateurs initiée par Nicolas Chabanne.
Deux nouvelles filières qualité Carrefour
En mettant, le temps d’une journée, à la disposition de ses fournisseurs, des apporteurs de solutions en matière d’agroécologie, Carrefour veut donc aller plus loin en matière de coconstruction. Une volonté qui s’est concrétisée à l’occasion de ce forum ce jeudi 29 juin par le lancement de deux nouvelles filières animale et végétale inspirée de l’agroécologie. Pour la première, il s’agit d’une filière de veaux élevés nourris sans OGM et sans antibiotiques à partir de 2,5 mois en partenariat avec l’établissement Chapin à Rennes. 40 éleveurs sont engagés pour la commercialisation de 4000 veaux en 2017. La seconde est une filière de pêches cultivées sans pesticides de synthèse à partir de la floraison. Trois producteurs sont engagés dans cette démarche pour un volume de 150 tonnes produits en 2017 et commercialisés sous la marque Filière qualité Carrefour.
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