États-Unis : les liens troubles de Trump et de la Deutsche Bank

La banque allemande a prêté 285 millions de dollars à l'entreprise du gendre de Donald Trump, un mois seulement avant l'investiture du président.

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Les avocats de Jared Kushner ont expliqué que le prêt était destiné à l'entreprise Kushner Companies.
Les avocats de Jared Kushner ont expliqué que le prêt était destiné à l'entreprise Kushner Companies. © BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Temps de lecture : 3 min

Et si c'était le scandale de trop ? Alors que les commentateurs politiques n'ont cessé de prédire que le président américain ne finirait jamais ses quatre années à la Maison-Blanche, une nouvelle affaire éclabousse sa présidence. Le Washington Post a publié un article expliquant que Jared Kushner, gendre du président américain, patron de l'entreprise immobilière Kushner Companies et haut conseiller de Donald Trump, aurait reçu un prêt de 285 millions de dollars de la part de la Deutsche Bank.

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Ce prêt, effectué un mois seulement avant l'investiture de Donald Trump, interroge et provoque le malaise dans le clan présidentiel. Les avocats de Kushner ont expliqué que cette somme était destinée à l'entreprise Kushner Companies. L'intéressé – tout comme la Deutsche Bank – n'a pas donné d'informations supplémentaires. Deutsche Bank est la banque la plus généreuse avec la famille Trump, avec un prêt total de 364 millions de dollars depuis 2016.

Manque de transparence et conflits d'intérêts

La Deutsche Bank, très proche du clan Trump depuis le début des années 2000, est au cœur d'un scandale financier. Outre les prêts exorbitants accordés au futur président américain en 2008 – en pleine crise financière –, la voici de nouveau confrontée à des conflits d'intérêts, avec la Maison-Blanche cette fois-ci. 

La banque allemande est soupçonnée d'avoir aidé financièrement Trump à conquérir le pouvoir en jouant un rôle d'intermédiaire entre le Kremlin et l'équipe de campagne. L'État de New York avait même porté plainte contre cette dernière pour une affaire de blanchiment d'argent russe en 2016. Après un procès houleux, le département financier de l'État de New York a condamné la Deutsche Bank à une amende de 425 millions de dollars pour avoir transféré 10 milliards de dollars de la Russie en janvier 2017.

Malgré les demandes incessantes du Parti démocrate à la Deutsche Bank de publier le montant des prêts immobiliers accordés à Donald Trump pour plus de transparence, rien n'a été fait. De plus, le Washington Post explique que Kushner, ancien patron de The New York Observer, aurait vendu les locaux du journal pour 175 millions de dollars. Ces locaux ont ensuite été cédés à l'entreprise Africa-Israel Investments, dirigée par Lev Leviev et spécialisée dans l'extraction de diamants en Afrique et en Russie. L'homme d'affaires ouzbek a également avoué son adoration pour Poutine, qu'il qualifie d'« ami fidèle des juifs de Russie ».

Un homme d'affaires vendant sa propriété à un autre homme d'affaires, rien de plus normal. Cependant, un détail interroge. En 2008, Trump et Leviev ont été photographiés ensemble dans le magasin de diamants de Leviev, situé à Manhattan, et la fille de ce dernier, Chagit Leviev, a même vendu un bâtiment de 12 étages à Kushner pour la somme de 296 millions de dollars en 2015.

Liens étroits avec la Russie

Robert Mueller, nouvel adjoint du ministre de la Justice Rod Rosenstein, a enquêté sur Kushner et sur les rapports États-Unis–Russie. Il a trouvé des preuves – notamment en épluchant les conversations privées – montrant que Kushner était très proche de l'ambassadeur russe aux États-Unis Sergey Kislyak et du banquier russe Sergey Gorkov. Kushner aurait par ailleurs demandé à Kislyak de faire en sorte de communiquer secrètement avec Moscou et ce dernier était présent lorsque Trump révéla des informations secrètes à Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe.

En plus d'avoir été en contact longtemps avec l'ambassadeur russe aux États-Unis et des banquiers russes, Kushner et Trump soutiennent Leviev, connu pour être un bâtisseur d'organisations juives en ex-URSS.

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Commentaires (3)

  • guy bernard

    Tout cela s'appelle le monde des affaires et si la Deutsche bank n'avait pas souscrit, une autre banque aurait fait l'affaire, en Autriche, par exemple.
    pensons à Leonardo DiCaprio pour le simple financement de son film qui a mis en cause un pays ! "le Loup de wall street", en plus !
    mais nous-mêmes, ne nous livrons-nous pas à des fantaisies avec la gestion de nos dépenses publiques ?
    les bulles sont de l'argent à payer et peu importe qu'il vienne d'engagement bancaire ou étatique, il faudra bien un jour les payer.

  • Jerry lee lewis

    La Deutsche Bank est une bombe à retardement pour les systèmes bancaire et financier mondial. L'absence de bénéfices et les multiples affaires la concernant provoqueront tôt ou tard un séisme d'une rare intensité.

  • backfire07

    En France, on est en eaux troubles. Vaut mieux parler à un syndicat mafieux et communiste, excusez le pléonasme.