ENVIRONNEMENTHausse des échouages d'algues vertes, la Bretagne relativise

VIDEO. Bretagne: Les échouages d'algues vertes en hausse en ce début d'année, la région relativise

ENVIRONNEMENTLa chaleur et l'absence de houle expliquent le phénomène…
La commune de Saint-Michel-en-Grèves a été le théâtre d'échouages importants d'algues vertes. Ici en 2011.
La commune de Saint-Michel-en-Grèves a été le théâtre d'échouages importants d'algues vertes. Ici en 2011. - LE SAUX LIONEL/SIPA
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Les échouages en Bretagne en avril et mai ont été 40 % supérieurs à 2009, la pire année
  • Des plages ont été fermées au public à Hillion (Côtes d’Armor)
  • La situation semble s’améliorer et les algues sont moins nombreuses
  • Un nouveau plan de lutte a été adopté

«Les algues vertes sont un fléau pour la Bretagne. C’est un sujet brûlant qu’il faut éradiquer ». Vice-président de la région Bretagne en charge de l’environnement, Thierry Burlot a vu les articles de presse se multiplier ces derniers jours. « On ferme une plage et vous avez vu le retentissement », désespère l’élu. La plage en question est située à Hillion, dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor), une zone régulièrement touchée par le phénomène. « C’est préventif. Il ne faut pas s’alarmer », réagissait le maire de la commune Mickaël Cosson.

Des échouages en hausse de 40 %

N’empêche, à Saint-Brieuc comme dans les sept autres baies des Côtes d’Armor et du Finistère concernées, les échouages ont été très importants depuis le début de l’année. En avril et mai, les quantités ramassées ont ainsi été 40 % plus élevées qu’en 2009, dernière « année noire » en Bretagne. « Ce n’est pas la catastrophe. C’est juste plus précoce. Ça ne veut pas dire que nous serons touchés cet été », tempère Thierry Burlot.

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Les dernières analyses semblent donner raison à l’élu breton. En juin, les échouages ont reculé et la tendance se poursuit en ce début de mois de juillet. La sécheresse pourrait même grandement limiter la prolifération. Les raisons de ces arrivages d’algues sont d’ailleurs parfaitement connues. Les fortes chaleurs ont fait grimper la température de l’eau dans ces baies peu profondes. En l’absence de tempête cet hiver, l’eau a été peu renouvelée et la concentration de nitrates a grimpé.

Un nouveau plan de lutte à 55 millions

Quelques jours après la livraison de la LGV, la Bretagne craint évidemment de voir son image écornée, au moment même où la saison touristique se lance. Depuis 2009 et les échouages massifs sur ses côtes, la région a lancé un ambitieux plan de lutte, qui a permis d’améliorer la qualité de l’eau dans la plupart des bassins-versants. Mercredi, l’Etat a officialisé le lancement de PLAV2, pour Plan algues vertes 2.

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Doté d’une enveloppe de 55 millions d’euros, ce schéma doit permettre d’accompagner la transition agricole. « Une ferme de 70 vaches avec 100 hectares de terres, c’est un paquebot. Ça ne se métamorphose pas comme ça », prévient Jean-Louis Bourdet, en charge du dossier à la préfecture de région. Déjà en grandes difficultés économiques, les paysans travaillent à l’amélioration de leurs pratiques.

En dix ans, quatre fois moins d’algues

Les résultats sont là puisque les quantités ramassées ont parfois été divisées par quatre en moins de dix ans. Même si ici et là, il reste des difficultés. « La nature est injuste. Il y a des cours d’eau où les concentrations en nitrates sont à 50 milligrammes par litre mais où on n’a pas une algue verte. A l’inverse, au Lieue de la Grève, on est à 20mg/l et on en a plein », poursuit le conseiller régional à l’environnement.

Dans ce bassin-versant, on ne peut pas accuser l’élevage intensif ou hors-sol, puisqu’il n’y en a pas. « Il n’y a que des fermes familiales qui font du lait ou de la viande bovine ». La région et l’Etat cherchent donc à réinventer un mode d’exploitation moins impactant sur l’environnement. « Ce qu’il faut, c’est trouver un modèle économique qui leur permette de produire différemment », avance Yves Le Breton, préfet des Côtes d’Armor. Le chantier est vaste. « Nous en viendrons à bout », promet Thierry Burlot.

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