Emoi autour d'un «répulsif pour êtres humains»

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GenèveEmoi autour d'un «répulsif pour êtres humains»

Une entreprise carougeoise fait la publicité d'un produit malodorant destiné à faire fuir dealers et SDF. Des élus de gauche condamnent.

Julien Culet
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Julien Culet
La page du Mauvais'Odeur avant quelle ne soit modifiée. La société parle d'un «répulsif à êtres humains», qui «permet d'éloigner les occupants illégaux, les squatteurs».

La page du Mauvais'Odeur avant quelle ne soit modifiée. La société parle d'un «répulsif à êtres humains», qui «permet d'éloigner les occupants illégaux, les squatteurs».

Capture d'écran

«J'ai cru à un gag au début. Mais les termes sont violents.» Le chef de groupe des Verts de la Ville de Genève Alfonso Gomez a bondi en prenant connaissance d'une pub pour un «répulsif à êtres humains». Vendu par la société carougeoise Grellor, le Mauvais'Odeur est décrit sur internet comme ayant une «odeur surpuissante et repoussante qui permet d'éloigner les occupants illégaux, les squatteurs». La page internet a été en partie modifiée depuis la plainte du conseiller municipal écologiste.

Sur les réseaux sociaux, l'ex-conseiller national des Verts Ueli Leuenberger dit trouver la publicité «inadmissible. C'est une incitation à virer des habitants avec des produits chimiques.» Contacté, le directeur de la société carougeoise reconnaît que «les termes utilisés ont pu être un peu indélicats, notamment le mot répulsif». Pierre Grelly explique vendre son produit depuis une dizaine d'années, «mais ça ne se dit pas trop, même si ce n'est absolument pas caché».

Il refuse de dire quels sont ses clients. Mais il s'agit généralement de collectivités locales, aussi bien suisses que françaises, et des régies immobilières. «Le liquide a une odeur désagréable et indéfinissable, comparable à celle d'une boule puante», précise le directeur. Ce dernier indique qu'il est utilisé pour éviter que des gens stationnent à un endroit. «Il peut être appliqué dans des lieux de deal de drogue ou sous des ponts, où peuvent dormir des sans-abri», détaille Pierre Grelly. Il précise que la substance part avec de l'eau ou toute seule au bout de deux semaines. Validée par l'Office fédéral de la santé publique, elle n'est pas toxique ou corrosive.

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