"Jamais les chiffres n’avaient été aussi bons depuis 30 ans! ", Jean-Marie Marx, le président de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) a retrouvé le sourire. Selon son baromètre trimestriel, tous les indicateurs du marché de l’emploi sont au vert, confirmant la bonne tendance du début d’année. "Pour le troisième trimestre, près de 6 entreprises sur 10 (58%) envisagent de recruter un cadre, soit une hausse de 6 points par rapport à la même période en 2016", indique la note de conjoncture publiée le 7 juillet. Et presqu’autant l’on fait au deuxième trimestre. "Nous sommes sur une tendance annuelle de 215.000 embauches, indique Jean-Marie Marx. Et 237.000 à échéance de deux ans".
Plus de cadres à recruter et en plus grand nombre
Parmi les activités les plus à même de recruter des cadres, l’informatique, comme toujours, arrive en tête, suivie par l’ingénierie et la R&D. Autre fait marquant, le secteur de la construction se redresse nettement tant au niveau des recrutements réalisés que des prévisions d’embauche. La banque-assurance retrouve aussi des seuils très élevés de recrutement de cadres. Et le nombre de cadres recherchés augmente. "Dans la plupart des secteurs, écrit l’Apec, les entreprises sont plus nombreuses à déclarer recruter dans des volumes plus importants qu’un an auparavant."
La première explication des recrutements envisagés au troisième trimestre est le turn-over (le remplacement) et les départs à la retraite. C’est ce qui motive 55% des embauches à venir. En revanche, le développement de l’activité, comme motif de recrutement, est en recul sensible à 24%, soit 5 points de moins qu’il y a un an. Par ailleurs, parmi les profils de postes proposés, la fonction de commercial arrive nettement en tête, suivie par l’administration et la finance puis les services techniques.
Seulement 49% travaillent encore lors du départ en retraite
Bonne nouvelle pour les débutants, des tensions apparaissent dans certains secteurs d’activité qui obligent les recruteurs à revoir leurs critères d’embauches. Résultat: les prévisions de recrutement de jeunes diplômés, sans expérience, augmentent de 6 points. Mais ce sont les cadres confirmés avec 5 à 10 ans d’expérience qui constituent la "cible idéale" pour la grande majorité des entreprises. Dans ce paysage quasiment sans nuage, un chiffre, cependant, interroge. En France, à peine plus d'un cadre sur deux (52%) travaille encore lorsqu’il fait valoir ses droits à la retraite. "Il y a 10 ans, c’était 60 à 63%", souligne Jean-Marie Marx. Preuve que les stigmates de la crise sont encore là.