Article proposé par Exponaute
Si vous avez déjà eu l’occasion de visiter le Vatican, vous êtes forcément passés du côté des quatre Chambres de Raphaël, salles richement décorées par le célèbre peintre italien de la Renaissance (1483 – 1520) et son atelier. Parmi ce quatuor de pièces, on trouve la Chambre de Constantin, ornée de fresques réalisées par l’atelier du maître né à Urbino à la fin du XVe siècle.
Ces œuvres, parce que réalisées par les élèves du grand artiste, attiraient bien moins l’œil des experts et des historiens de l’art, quand mises en comparaison avec celles réalisées de la main du grand peintre. Car même si Raphaël à intégralement pensé les ornementations de la pièce, celui-ci mourut en 1520, abandonnant à ses élèves les dessins préparatoires pour la décoration de la pièce et laissant à ses suiveurs le bon soin de les réaliser.
Néanmoins, de nouvelles découvertes révèlent que Raphaël aurait bien laissé son empreinte sur les murs de la chambre, sous la forme de deux personnages féminins, sublimes allégories de l’Amitié et de la Justice.
Des premiers doutes quant à la paternité de ces deux personnages ont commencé à émerger dans l’esprit des historiens de l’art à compter d’une première restauration de la Chambre de Constantin, dans le courant du mois de mars 2015. Les deux belles allégories sont faciles à repérer parmi les riches fresques : elles figurent en effet en bonne place aux extrémités de la pièce, loin des actions principales des fresques.
De fait, elles ressortent clairement du reste de la composition. L’Amitié, vêtue d’un superbe drapé bleu, se situe à un angle de la chambre, assise à la gauche d’un portrait du pape Clément Ier, ce même personnage occupant une place importante dans la scène de la Vision de la Croix.
Non loin de cette scène, l’atelier de Raphaël a représenté l’empereur Constantin recevant une vision divine lui annonçant sa victoire éclatante contre son ennemi Maxence, à la bataille du pont Milvius survenue en 312. L’allégorie de la Justice se dresse non loin de la représentation de Constantin, comme veillant l’empereur romain.
Les experts estiment que Raphaël aurait peint ce duo de personnages juste avant sa mort, laissant le reste de la réalisation de la pièce à la charge de son atelier, codirigé par ses apprentis préférés Jules Romain et Giovan Francsco Penni. Interrogé par le journal italien La Stampa, l’historien de l’art Arnold Nesselrath a expliqué que des sources datant du XVIe siècle stipulaient déjà que Raphaël était bien l’auteur de ces deux peintures.
Cependant, les experts n’avaient jusqu’alors pas été capables de confirmer ces allégations jusqu’à la survenue de récentes restaurations : les œuvres ayant retrouvé tout leur éclat, il devient évident que ces deux femmes sont d’une exécution bien plus fine et talentueuse que le reste des fresques les entourant.
La Chambre de Constantin fait donc partie d’un ensemble de quatre salles dont le pape Jules II a chargé Raphaël et son atelier de la décoration. La décoration des pièces cependant, a pris bien plus de temps que prévu, puisque les fresques ne furent achevées qu’en 1585. La Chambre de Constantin est la première des quatre Chambres de Raphaël que les visiteurs du Vatican découvrent, suivies des Chambres d’Héliodores, la Chambre de la Signature et enfin, la Chambre de l’incendie de Borgo.
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