Attentat de Nice: l'ancien porte-parole de l'association "Promenade des anges" accusé de détournement de fonds

Vincent Delhomel-Desmarest, un des fondateurs de l'association "Promenade des anges - 14 juillet 2016", est accusé de détournement de fonds par l'association elle-même. Il sera au tribunal correctionnel de Nice le 19 juillet.

Christophe CIRONE Publié le 09/07/2017 à 18:15, mis à jour le 09/07/2017 à 18:16
Hommage des victimes de l'attentat de Nice du jeudi 14 juillet. Photo Sébastien Botella

C'est une affaire douloureuse dont chacun se serait bien passé.

Douloureuse pour l'association "Promenade des anges - 14 juillet 2016", en pleins préparatifs des commémorations de l'attentat de Nice, qui aurait été victime d'agissements individuels frauduleux. Douloureuse aussi pour les familles de victimes, déjà éprouvées par la proximité de ce sinistre anniversaire.

Le 19 juillet, un ancien porte-parole de l'association est attendu devant le tribunal correctionnel de Nice. Vincent Delhomel-Desmarest, 49 ans, doit comparaître pour abus de confiance et escroquerie. Celui qui fut l'un des fondateurs de "Promenade des anges", et son représentant le plus médiatique au cours des premiers mois, est accusé de détournement de fonds par l'association elle-même.

Frais ambigus

Les sommes en jeu sont bien loin de celles qui, d'ordinaire, alimentent la chronique judiciaire. Mais leur valeur symbolique est inestimable.

Entre novembre 2016 et janvier 2017, Vincent Delhomel-Desmarest est soupçonné d'avoir détourné 7.300 euros. Soit la recette de l'opération "Courir pour nos anges", lancée par un triathlète niçois à la veille du marathon Nice-Cannes. Il aurait en outre perçu aux alentours de 2.000 euros en présentant des notes de frais indues.

"Promenade des anges" avait connu des débuts chaotiques, liés aux drames personnels que vivaient ses fondateurs. C'est lors de la reprise en main de l'association, début 2017, que les nouveaux dirigeants ont mis au jour cette fraude présumée. Vincent Delhomel-Desmarest a été confronté à ces éléments troublants. "J'ai demandé sa démission immédiate, ce qu'il a accepté", explique Émilie Petitjean, l'actuelle présidente.

L'ex-secrétaire général a ensuite été entendu en garde à vue, en toute discrétion, par la police judiciaire de Nice. Selon les éléments recueillis, il aurait utilisé les fonds pour régler des frais de restaurant ou de déplacement. Était-ce pour recevoir des victimes, ou à des fins personnelles? En l'état, le parquet a estimé les faits suffisamment ambigus pour le renvoyer en correctionnelle. Depuis, Vincent Delhomel-Desmarest est sous contrôle judiciaire.

"Scandalisée et choquée", Émilie Petitjean a déposé plainte pour l'association et en son nom propre. Une partie des fonds a déjà été remboursée, comme le confirme Me Julien Darras, l'avocat de l'association.

Report demandé

"C'est un dossier forcément particulier et sensible, dans lequel il faut faire la part des choses, tempère Jean-Michel Prêtre, procureur de la République de Nice. On est presque dans des questions de principe. Les services d'enquête ont effectué un criblage des différentes factures présentées. Une part des frais est explicable, d'autres ont pu constituer un détournement de fonds, dans un contexte où il avait des difficultés à assumer son rôle de représentation de l'association."

Lui-même victime de l'attentat, Vincent Delhomel-Desmarest vit très mal la perspective de cette audience. Actuellement hospitalisé, il n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet. "Il est suivi psychologiquement et assez fragile. Il reconnaît les faits mais peut à chaque fois les justifier, et conteste toute infraction pénale", précise son avocat, Me Zia Oloumi.

Le défenseur a prévu de demander le renvoi de l'affaire, voire son dépaysement. "Afin qu'elle puisse être jugée dans un climat apaisé".

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