Des imams français et étrangers rassemblés pour une "marche contre le terrorisme", le 8 juillet 2017 à Paris

Des imams français et étrangers, dont Hassen Chalghoumi, se sont rassemblés pour une "marche contre le terrorisme", le 8 juillet 2017 à Paris.

afp.com/FRANCOIS GUILLOT

"Ne pas associer les musulmans aux crimes commis au nom de l'islam", tel est leur message. Des imams français, mais aussi venus d'autres pays européens, ont lancé ce samedi à Paris une "marche contre le terrorisme". Il s'agit d'un périple en car qui doit les mener dans plusieurs villes françaises et européennes frappées par les attentats: Paris, Nice, Toulouse, Saint-Etienne-du-Rouvray mais aussi Berlin et Bruxelles.

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Ils ne sont qu'une trentaine au départ des Champs-Elysées, "symbole de l'union nationale" et théâtre d'un récent attentat djihadiste, mais espèrent "lancer un mouvement d'ampleur en Europe", selon leurs déclarations devant la presse.

"Appeler la société civile à la mobilisation"

"Notre message est clair: on ne peut pas associer l'islam à ces barbares et ces assassins" qui tuent au nom d'Allah, a déclaré l'imam Hassen Chalghoumi, à l'initiative de cette marche, soutenue par l'intellectuel Marek Halter. Entouré d'une trentaines d'imams venus de différentes régions de France mais aussi d'Italie, du Portugal ou de Belgique, il a appelé "la société civile à la mobilisation" alors que les attentats djihadistes ont fait ces dernières années des centaines de victimes en Europe et que "7000 jeunes sont partis en Irak ou en Syrie".

L'ancien imam de Drancy est connu pour ses prises de position contre l'islam intégriste et ses rapports d'amitié avec la communauté juive, ce qui lui vaut parfois critiques et menaces.

Une initiative critiquée

Interrogé sur l'absence de fidèles au lancement de cette "marche des musulmans" et sur le rejet de son initiative par le Conseil français du culte musulman (CFCM, organe représentatif et premier interlocuteur du gouvernement), Hassen Chalghoumi a "refusé d'entrer dans une polémique", relevant qu'il fallait interroger les motivations de ceux qui "critiquent l'initiative d'une marche contre les barbares".

Descendant l'avenue des Champs-Elysées, une jeune femme, musulmane, s'est arrêtée par curiosité: "Chalghoumi? Il ne me représente pas du tout. On a tous souffert du terrorisme, mais cette marche, on n'en n'a jamais entendu parler".

"Pas en notre nom"

L'imam de Lisbonne, David Munir, a lui salué "une initiative historique en Europe": "Certains personnes commettent des crimes au nom de l'islam, nous sommes ici pour dire 'pas en notre nom'. Pas pour dire que l'islam est une religion de paix, ce que vous savez, mais pour dire que nous cherchons ici notre identité, une identité européenne".

D'autres ont appelé le gouvernement français à "prendre ses responsabilités" car "les idées extrémistes se nourrissent du malaise social qui existe dans nos banlieues". Cette "marche" débute et s'achèvera (le 14 juillet) en France, où vit la plus importante communauté musulmane d'Europe avec plus 3,5 millions.

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