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MSF tire la sonnette d’alarme sur la malnutrition infantile en Ethiopie

Médecins sans frontières alerte sur l’urgence humanitaire dans la région Somali, où le nombre d’enfants sévèrement malnutris a fortement augmenté.

Par  (contributrice Le Monde Afrique, Addis-Abeba)

Publié le 30 juin 2017 à 17h08, modifié le 03 juillet 2017 à 09h12

Temps de Lecture 2 min.

Une femme près d’un camp de personnes déplacées par la sécheresse, dans la région Somali, en Ethiopie, en juin 2017.

L’Ethiopie voulait éloigner le spectre de la famine, il lui revient comme un boomerang. Médecins sans frontières (MSF) a alerté, dans un communiqué publié vendredi 30 juin, sur une « situation nutritionnelle extrême » dans la région Somali, dans le sud et le sud-est du pays. Le nombre d’enfants sévèrement malnutris pris en charge par l’ONG dans la zone de Doolo a été multiplié par dix par rapport à 2016 à la même période.

« En dix ans de présence dans cette zone, les équipes MSF n’avaient jamais pris en charge un nombre d’enfants malnutris aussi important », soit 6 136 enfants, peut-on lire dans le communiqué, tandis que 67 enfants, soit un cinquième de ceux hospitalisés pendant les deux premières semaines de juin, sont décédés.

Une aide « erratique »

L’Ethiopie est frappée par une grave sécheresse : près de 7,8 millions d’Ethiopiens sur une population de près de 100 millions d’habitants dépendent désormais de l’aide humanitaire pour survivre, d’après un décompte du gouvernement. Dans la région Somali, l’une des plus affectées, des centaines de milliers d’éleveurs nomades qui ont perdu tout ou partie de leurs troupeaux s’entassent désormais dans des camps de déplacés internes.

« L’aide alimentaire fournie par le gouvernement, les autorités régionales et le Programme alimentaire mondial (PAM) est trop erratique et limitée pour répondre aux besoins », affirme MSF. L’ONG évoque l’arrêt de la distribution de rations cuisinées lors de la dernière semaine de mai et le retard dans la distribution mensuelle de denrées alimentaires.

Malgré la gravité de la situation humanitaire en Ethiopie, l’information est passée quasi inaperçue, éclipsée par les autres crises qui frappent la région, comme la guerre au Soudan du Sud et les attentats menés par les milices islamistes chababs en Somalie. Le gouvernement n’aime pas non plus s’épancher sur le sujet, par peur de voir son image entachée par la sécheresse.

Aides divvisées par sept

Mû par une croissance robuste sur la dernière décennie et les leçons tirées d’un passé de famines particulièrement meurtrières, le pays semblait plus résilient que ses voisins – le Soudan du Sud, la Somalie, le Somaliland – actuellement en proie à une catastrophe humanitaire. Mais, cette fois, les fonds commencent à manquer et l’aide humanitaire pourrait être épuisée dès juillet.

Confrontée à un ralentissement de sa croissance, l’Ethiopie n’a plus les mêmes moyens qu’en 2016, quand le pays subissait déjà de plein fouet une sécheresse liée au phénomène climatique El Nino en 2015 et 2016. Le gouvernement avait alors alloué 766 millions de dollars (671,6 millions d’euros) de son budget pour répondre à la crise. Un montant divisé par sept cette année.

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La communauté internationale a déjà donné 302 millions de dollars à l’Ethiopie. Au Soudan du Sud, même si la situation reste préoccupante, l’intensification de l’aide humanitaire a permis de lever l’état de famine dans le pays. En Ethiopie, selon les Nations unies, il faudrait encore 481 millions de dollars pour faire face à la crise.

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