Enquête

L'école est finie pour l'instit qui voulait étudier la Bible en classe

L'affaire a fait grand bruit et ne s'est pas éteinte avec la fin de l'année scolaire : à Malicornay (Indre), un instituteur d’école publique a été suspendu puis sanctionné par l’Éducation nationale parce qu'il avait fait étudier des extraits de la Bible dans le cadre de ses cours de CM1-CM2. Le départ du maître suscite l’incompréhension et le désarroi des parents, qui se battent pour le faire revenir. Retour sur un emballement « laïque ».
Sixtine Chartier
Publié le 07/07/2017 à 13h53, mis à jour le 17/07/2017 à 10h21 • Lecture 11 min.
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En ce lundi du mois de juin, Malicornay, petit village de 200 habitants du sud de l’Indre, est écrasé par la canicule qui s’est abattue sur toute la France. Pas un chat dans la rue principale. Sur la place centrale, l’église – qui accueille tout au plus trois messes par an – fait face au monument aux morts. Quelques mètres plus loin, l’école communale en pierre de taille indique encore « École de filles » sur son fronton. Membre d’un « Regroupement pédagogique intercommunal » (RPI) avec trois villages voisins, elle ne compte plus aujourd’hui qu’une classe de CM1-CM2. Au bout de la rue, une modeste mairie, une sortie de ferme et quelques habitations. Le calme règne.

Pourtant, depuis plusieurs mois, l’ambiance est électrique sur le territoire du RPI de Malicornay. Début février, le maître d’école, Matthieu Faucher, très apprécié des parents et des élèves, a dû quitter sa classe brutalement en raison d’un manquement à la laïcité, dénoncé par une lettre anonyme adressée à l’inspecteur de l’Éducation nationale (IEN) de La Châtre, la sous-préfecture dont dépend Malicornay. Après quatre mois de suspension, l’enseignant a été muté d’office dans une école à l’autre bout du département par les instances locales de l’Éducation nationale pour « faute professionnelle ». En cause ? Son « étude du christianisme par les textes » prévue sur 10 séances et qui présentait une partie du livre de l’Exode et des Évangiles. Impuissance, injustice, sidération… La mobilisation d’une bonne vingtaine de familles (sur 27 élèves) – sans compter les parents des anciens élèves et plusieurs élus locaux – a pris les couleurs d’un véritable combat contre les abus d’une administration opaque et néanmoins puissante.

Dénonciation

Reprenons les faits. Le 30 janvier 2017, l’IEN de La Châtre, Jean-Éric Rouyer, reçoit une lettre anonyme venant de « parents et de grands-parents d’élèves d’enfants (sic) scolarisés à l’école de Malic

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Article paru dans :

La grande érosion

Edition du 13 juillet 2017 (N°3750)

Peut-on sauver notre littoral ? 

Sixtine Chartier

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