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Le chanteur Prince débarque sur YouTube, contre son gré

Deux clips officiels datant de 1984 sont désormais visibles sur la plate-forme vidéo. Le chanteur, décédé en avril 2016, a toujours refusé d'y être, accusant Google de ne pas reverser équitablement les droits d'auteur.

Par Jean-Philippe Louis

Publié le 10 juil. 2017 à 14:14

A , les fans du chanteur se trouvaient doublement démunis. D’abord parce qu’une légende de la musique s’était éteinte. Ensuite, parce qu’il était difficile de rendre hommage à ce dernier en ligne.

Car sur Internet, Prince était invisible. L’homme détestait la gratuité des oeuvres. Et il était d’une rigueur étonnante lorsqu’il s’agissait de ses droits d’auteur. l’avait même conduit à renoncer à son nom d’artiste pour tenter de s’affranchir de ses obligations contractuelles. Pour lui, l’accès gratuit à la musique via Internet siphonnait les revenus des artistes.

Pourtant, depuis vendredi, deux clips du chanteur sont disponibles sur YouTube. Non pas par le biais d'un quelconque piratage de fan, mais directement sur sa page officielle : "When Doves Cry", et "Let’s Go Crazy". Deux titres sortis sur l’album "Purple Rain" de l’artiste en 1984, et qui avaient atteint le sommet du classement Billboard Hot 100 à l'époque. D’autres clips, plus récents, devraient également devenir accessibles sur la Toile.

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Contre sa volonté

Prince a été un artiste pionnier sur Internet, avant qu’il ne décide de se retirer complètement, s’insurgeant contre le principe de la gratuité en ligne. Le guitariste avait même embauché une équipe chargée de détecter et d’éliminer toutes les vidéos de lui, mêmes de courts extraits filmés et mis en ligne par des fans.

Interrogé peu avant sa mort sur cette position catégorique, Prince avait publié une missive sur Twitter, qu'il avait ensuite effacée : "Puisque YouTube ne reverse pas équitablement de droits, est-ce qu’il ne s’agit pas d’une question absurde ?"

Mais voilà, depuis sa mort, la fortune de l’artiste, estimée à 300 millions de dollars, à laquelle il faut ajouter un catalogue musical estimé à plus de 500 millions de dollars, fait l’objet de toutes les convoitises. Depuis son décès, Warner Brothers Records a sorti en juin une nouvelle édition de l'album culte de 1984, "Purple Rain", enrichi d’enregistrements inédits, qui a bondi jusqu’à la quatrième place du dernier classement Billboard.

La famille de l'artiste tente de multiplier les sources de revenus, expliquant avoir besoin de ces fonds pour protéger et entretenir ce vaste patrimoine. L'administrateur des biens du chanteur, "Bremer Trust", est accusé d'avoir préféré, dans le cadre de l'organisation d'un concert hommage au chanteur en octobre 2016, une jeune société "Jobu Presents" plutôt que la référence dans le monde musicale, "LiveNation". Et depuis, les recettes des guichets et les autres revenus liés au concert seraient restés introuvables.

La stratégie a également changé par rapport aux plate-formes de streaming. Alors que Prince avait toujours refusé d’y être diffusé, ses chansons sont depuis quelques mois accessibles sur les principales applications, et notamment chez le leader Spotify. Jusqu’à présent, Prince avait seulement accepté que ses titres soient publiés sur le site d’écoute en ligne Tidal, propriété de la légende du rap Jay-Z.Dans son dernier album, le rappeur a d'ailleurs eu des mots très durs pour les administrateurs des biens de Prince : "Vous avez vendu des tickets pour entrer chez lui. Je suis surpris que vous n’ayez pas mis son cercueil aux enchères".

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