Économie : la France placée sous surveillance renforcée

La Commission européenne reproche à notre pays son manque de compétitivité, un coût du travail trop élevé et une dette qui ne cesse d'enfler.

Source AFP

Le siège de la Commission européenne à Bruxelles
Le siège de la Commission européenne à Bruxelles © AFP

Temps de lecture : 3 min

La Commission européenne a décidé mercredi de placer la France sous surveillance renforcée, après avoir une nouvelle fois épinglé son manque de compétitivité et le niveau élevé de sa dette. Pour l'exécutif européen, la France souffre de nombreux déséquilibres macroéconomiques qui n'ont pas été suffisamment corrigés et nécessitent désormais ce type de surveillance qui sera également appliquée à l'Espagne et à l'Irlande, deux pays qui viennent tout juste de sortir de leur plan d'assistance financière. Deuxième économie de la zone euro, la France se retrouve donc au côté de pays qui ont été en grande difficulté au plus fort de la crise de la zone euro et ont eu besoin d'un plan d'aide.

L'annonce de Bruxelles vient s'ajouter à une longue liste de griefs à l'encontre de la France, à qui est reproché un manque de compétitivité, un coût du travail trop élevé et une dette publique qui ne cesse d'enfler. "Le déficit commercial qui ne cesse de se creuser reflète la perte continue des parts de marché à l'exportation", analyse la Commission. "Malgré les mesures prises pour favoriser la compétitivité, jusqu'à présent, le rééquilibrage est limité. (...) Le coût du travail reste élevé et pèse sur les marges des entreprises", souligne-t-elle dans son rapport. Concernant le niveau de la dette, le risque est que la France se retrouve "exposée à des turbulences sur les marchés financiers, qui auraient des retombées sur l'économie réelle". Des problèmes pour la santé de la France mais aussi pour celle de la zone euro dans son ensemble, "compte tenu du poids économique" du pays, souligne la Commission.

En réponse à cet avis sévère, les ministres français de l'Économie Pierre Moscovici et du Budget Bernard Cazeneuve ont promis mercredi de "poursuivre les efforts" de redressement des finances publiques. "Le gouvernement est engagé à poursuivre son effort de rétablissement des comptes publics jusqu'à la fin du quinquennat, en faisant porter l'intégralité des efforts sur la réduction de la dépense publique à partir de 2015, avec au moins 50 milliards d'euros d'économies prévues sur la période 2015-2017", écrivent les deux ministres dans un communiqué. Ils se disent par ailleurs "déterminés à poursuivre (leurs) efforts de soutien à l'offre productive".

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (73)

  • FXH

    Bonjour,

    je vous cite : "D'où vient cette impuissance a gouverner en toute souveraineté la France comme le faisaient De Gaulle ou Pompidou ? "

    Pour répondre a votre question, il faut comprendre l’enjeu des traités européens que nous avons signé (ou plutôt que nos politiciens ont signé dans notre dos, comme celui de Lisbonne par exemple)

    Je vais vous donner un exemple, l'article 63 du traité de fonctionnement de l'union européenne (TFUE), étend l'obligation de la libre circulation des capitaux entre états membres de L'UE, mais aussi avec les pays tiers (hors UE).

    qu'est-ce que cela change ?

    cela signifie qu'une entreprise française peut depuis 1992 (Maastricht), SANS DEMANDER AUCUNES AUTORISATIONS a l'état, délocaliser son usine dans un pays tiers comme la chine, ou le cout du travail est ridiculement faible.

    résultat : nous assistons a des délocalisations massive de nos usines. Et nous perdons en France, chaque jour ouvrable, 800 emplois industriels a cause de cette clause. Car avant 1992 (Maastricht), les délocalisations étaient soumises a autorisation préalable.

    Donc lorsqu'un politicien (de droite ou de gauche) prétend vouloir combattre les délocalisations, vous comprenez qu'il se moque de vous, puisque nous sommes pieds et mains liés par ce traité qui interdit de contrôler les délocalisations.

    D'autre part, j'ai aussi longtemps cru que l’Europe avait pour but de nous protéger des grands blocs économique que sont les USA ou la Chine (c'est ce que l'on nous vend a longueur de journée), or l'article 28 fait sauter toutes barrière douanières avec ces pays tiers.

    Il est donc assez étrange de vouloir se protéger économiquement de pays comme la chine, en supprimant toutes barrière douanière sur les produits en provenance de ces pays, alors que ces même pays font exactement l'inverse pour protéger leur marché !

    tout ceci est assez ironique n'est-ce pas ?

    : -)

    Cordialement.
    FXH.

  • onréfléchit

    Rien de nouveau. La France continue d'améliorer ses ratios : légère baisse du chômage au 4° trimestre 2013, diminution du déficit budgétaire en 2013, diminution du déficit commercial en 2013, augmentation des exportations, diminution des dépenses de l'Etat. Et c'est pas terminé, ça va encore s'améliorer avec tout ce qui a été mis en place (baisse énorme de l'impôt sur les plus values immobilières, loi Duflot favorable aux investisseurs, plein effet du CICE, etc. ) et ce qui est dans les tuyaux (pacte de responsabilité, diminution de l'impôt sur le revenu pour les faibles revenus cad ceux qui consomment). Avec un contexte qui s'améliore (croissance aux USA, augmentation de la consommation en Allemagne, reprise des ventes de véhicules français, énormes profits réalisés par les boursiers, amélioration des résultats des entreprises, aides à l'emploi des seniors, etyc... ) OK OK la Commission voudrait que ça aille plus vite ? On a vu ce que ça donne en Grèce, en Irlande, en Espagne quand ça va trop vite. Moi ce rythme lent mais constant me va bien. Dommage que les dénigreurs freinent le retour de la confiance mais les médias sentent une amélioration notamment dans les articles du POINT qui avec objectivité présente TOUS les avis et pas seulement les avis de ceux qui sont aigris ou déçus de ne pas être au pouvoir.

  • Hans

    Le 13 novembre 2013 Pierre Moscovici glorifiait la politique économique et budgetaire française "Le sérieux et la crédibilité" (de la politique française pour le redressement de ses finances publiques) "ont été pleinement validés par la Commission européenne".

    L'Union Européenne aurait-elle été réorganisée ou la politique française perdu ses sérieux et crédibilité ?

    Reste le silence du gouvernement pour annoncer la nouvelle aux français. Nous voilà dans le club avec l'Irlande et l'Espagne qui, elles, ont déjà pris des mesures d'austérité.