Plainte pour apologie du terrorisme et de l'antisémitisme contre les auteurs de la pièce sur Merah

  • L'acteur Yohan Manca joue Mohammed Merah./ © Arnaud Bertereau-Agence Mona
    L'acteur Yohan Manca joue Mohammed Merah./ © Arnaud Bertereau-Agence Mona
Publié le , mis à jour
SÉBASTIEN MARCELLE
@SebMarcelle

Une plainte pour apologie du terrorisme et de l’antisémitisme a été déposée au tribunal de grande instance d’Avignon contre les auteurs de la pièce de théâtre sur les dernières heures de Mohammed Merah (Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie) par le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA). La plainte vise aussi les responsables du Festival d’Avignon qui programme la pièce dans son festival off.

"C’est comme si on racontait les derniers moments de la vie d’Hitler en en faisant un héros, explique Sammy Ghozlan, le président du BNVCA. D’ailleurs, les auteurs reconnaissent que cette pièce peut troubler ; ils laissent donc volontairement un doute dans l’esprit du spectateur. Une croix gammée sur une synagogue ce n’est pas de l’art!", lance Sammy Ghozlan.

La pièce s’est jouée normalement, hier soir, à Avignon

Hier, des avocats de proches de victimes de Mohammed Merah ont demandé au metteur en scène Yohan Manca et à l’auteur du texte Mohamed Kacimi l’annulation de la représentation, dans un courrier daté de mardi.

"Nous qui avons la responsabilité de porter la voix de ceux qui ont péri à Toulouse et Montauban et celle de leurs familles, nous considérons qu’une telle entreprise de réhabilitation dans le contexte que nous traversons sous couvert d’alibi culturel est une honte et un déshonneur. Nous vous demandons d’y renoncer", écrivent Mes Patrick Klugman, Ariel Goldman, Elie Korchia et Jacques Gauthier-Gaujoux. La pièce s’est finalement jouée normalement, hier soir, à Avignon.

"On ne peut pas restreindre la création artistique" pour Maître Simon Cohen

L’avocat toulousain, Maître Simon Cohen, qui défend plusieurs familles parties civiles dans l’affaire Merah, prône, lui, la liberté. "On peut être choqué individuellement ou on peut estimer que ce n’est pas un bon sujet pour une pièce de théâtre mais on ne peut pas l’interdire".

Selon lui, "restreindre la création artistique c’est l’un des marqueurs de tous les régimes totalitaires. Savez-vous, par exemple, que l’organisation islamiste Boko Haram signifie 'livre interdit'" ?

"Ce personnage a été un modèle pour certaines personnes, estime Sammy Ghozlan. Il y a eu Ben Laden, Fofana, puis Merah et maintenant Coulibaly. Les gens qui le mettent en avant n’ont pas de discernement."

"Je ne porte aucun jugement sur les intentions de l'auteur, que je n'imagine pas autres que pédagogiques et bienveillantes", a réagi Franck Touboul, président du Crif Occitanie, ajoutant cependant que "tout ce qui participe à la notoriété et à la justification des actes de cet assassin est insupportable pour nous". 

Mais pour le ténor du barreau de Toulouse, Maître Simon Cohen, "plus on fera de Mohammed Merah un sujet tabou, plus on en fera un martyr pour certains. Or, il n’est pas mort en martyr mais pour ses crimes qu’il a commis."

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