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L'ex-président brésilien Lula condamné à neuf ans de prison pour corruption

L'ex-président Lula, le 25 avril 2017. EVARISTO SA/AFP

Le fondateur du Parti des Travailleurs (PT), président de 2003 à 2010, a écopé de neuf ans et six mois de prison pour corruption et blanchiment d'argent, pour avoir reçu des pots-de-vin sous forme d'un appartement. Il a décidé de faire appel au Brésil et devant l'ONU.

Coup dur pour Lula. L'ancien président brésilien a été condamné à neuf ans et six mois de prison pour corruption et blanchiment d'argent. Luiz Inacio Lula da Silva, icône de la gauche brésilienne, restera en liberté en attendant le jugement en appel. La condamnation est venue du bureau de Sergio Moro, juge emblématique de l'opération «Lavage-Express» qui a déjà mis sous les verrous des dizaines d'hommes politiques dans le scandale de corruption impliquant la compagnie pétrolière Petrobras. «Comme l'emprisonnement d'un ex-président de la République représente un certain traumatisme, il est plus prudent d'attendre le jugement de la Cour d'appel», a expliqué le magistrat dans sa décision.

» Lire aussi - Au Brésil, l'ex-président Lula fait face à son juge

Les avocats de Lula n'ont pas tardé à réagir à cette condamnation: «Nous faisons appel et prouverons son innocence devant toutes les cours impartiales, y compris aux Nations unies», a indiqué à l'AFP un membre du cabinet qui défend l'ex-président. Lula, 71 ans, ne passera pas forcément par la case prison, du moins pas dans l'immédiat.Mais si la condamnation est confirmée en appel, l'ex-chef de l'État sera incarcéré et ne pourra pas se présenter à l'élection présidentielle de 2018 pour laquelle il est en tête des sondages.Lula, qui est visé par quatre autres procédures judiciaires, a toujours nié les accusations dont il fait l'objet, arguant qu'elles ne reposaient pas sur des preuves concrètes.

Ancien ouvrier métallurgiste, Lula, qui a présidé le Brésil de 2003 à 2010, avait atteint des niveaux de popularité record quand il a quitté le pouvoir, notamment grâce à d'ambitieux programmes sociaux qui ont permis à des millions de Brésiliens de sortir de la misère. Mais il a fini par être rattrapé par l'insistance du juge Moro, qui a fait du cas Lula l'un de ses principaux chevaux de bataille.

Pots-de-vin

« Cette condamnation était attendue. Le problème dans cette affaire, c'est que le juge joue avec l'opinion publique, créant un climat tendu au sein de la société »

Paulo Okamotto, président de l'Institut Lula, cité par le journal O Globo.

L'ex-président a été entre autres accusé d'avoir reçu en guise de pot-de-vin un appartement triplex dans une station balnéaire du groupe de construction OAS. Selon le juge Moro, il aurait bénéficié au total de largesses à hauteur de 3,7 millions de réais (1,06 million d'euros) pour intercéder en faveur de cette société dans l'obtention de contrats publics du géant Petrobras.

Le Parti des Travailleurs (PT), fondé par Lula dans les années 80, a appelé à des manifestations contre sa condamnation dans les plus grandes villes du pays, a indiqué le leader de cette formation à la chambre des députés, Carlos Zarattini. «Cette condamnation était attendue. Le problème dans cette affaire, c'est que le juge joue avec l'opinion publique, créant un climat tendu au sein de la société», a réagi Paulo Okamotto, président de l'Institut Lula, cité par le journal O Globo.

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