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Nature & environnement

En Centrafrique, les grands mammifères subissent les violences du conflit

En Centrafrique où un violent conflit fait rage depuis 2013, les victimes ne sont pas uniquement les hommes. Les éléphants et les buffles, en proie à des braconnages, comptent aussi parmi les "dommage collatéraux". 

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Eléphant d'Afrique

Éléphant d'Afrique dans la plaine, Delta de l'Okavango.

MICHEL & CHRISTINE DENIS-HUOT / BIOSPHOTO / AFP

En plus de l'instabilité et de la crise humanitaire qui découle du conflit armé en Centrafrique, des pillages de ressources naturelles à grande échelle, les animaux subissent également les actions humaines. Alors que la région est réputée pour l'abondance et la diversité de sa faune sauvage, le braconnage et le trafic illégal a décimé en grande partie les espèces vivant dans les zones où des braconniers lourdement armés originaires des pays voisins du Tchad et du Soudan sévissent, avec l'appui des chasseurs locaux. 

Quelles espèces sont menacées ?

L'ONG Wildlife Conservation Society (WCS) et le programme Écofaune+ de l'Union européenne ont réalisé en mars-avril 2017 un recensement aérien dans les réserves et parcs du nord du pays, avec l'appui du gouvernement centrafricain. Leurs résultats ont été publiés. La girafe de Kordofan, une sous-espèce très menacée, est en danger d'extinction dans son habitat naturel qui couvre plusieurs pays d'Afrique. L'élan de Derby et le buffle ont été observés dans quelques zones limitées, mais demeurent absents des vastes plaines où ils étaient historiquement abondants. Seules les antilopes rouannes et les céphalophes semblent avoir des populations stables depuis le dernier recensement aérien. Le céphalophe de Grimm et le céphalophe à flancs roux restent présents dans le paysage alors que le déclin des populations de phacochères est constaté dans certaines zones. Aucun éléphant n'a été observé pendant le recensement, ni aucun signe de leur présence (pistes, branches cassées, carcasses) détecté.

RECENSEMENT DES ÉLÉPHANTS
1977 : 35 093 individus
1985 : 4 803 individus en raison du braconnage pour l'ivoire
Jusqu'en 1998 : population stable avec un peu plus de 4000 individus
2005 : 929 individus
2010 : 68 individus

Les population locales et les animaux payent un lourd tribut

La Centrafrique subit de lourds dommages : animaux chassés pour la viande, exploitation illégale des ressources minières, le pays avait basculé dans les massacres en 2013 avec le renversement du président François Bozizé par la rébellion seleka, qui a entraîné des représailles de groupes anti-balaka. Cependant, les ONG entretiennent l'espoir. Les vastes savanes et forêts du pays restent largement intactes, ce qui est prometteur pour la recolonisation de ces espaces par les grands mammifères, à condition que "des mesures urgentes soient prises pour sécuriser et stabiliser la zone". Les communautés locales paient un lourd tribut à cette situation. Destruction de leurs cultures, pillage de leurs ressources et menaces sont leur quotidien. Une amélioration de la sécurité pour la protection des espaces classés bénéficie également aux communautés locales.

L.G.

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