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L’Allemagne a engrangé plus d’un milliard de profits sur la Grèce

Le ministère des Finances allemand affirme avoir réalisé 1,3 milliard d’euros de bénéfices en prêtant à la Grèce. Les profits réalisés via la BCE sont les plus importants.

Par Isabelle Couet

Publié le 12 juil. 2017 à 16:20

C’est un sujet qui sème la zizanie en Allemagne. En effet, la posture du gouvernement d’Angela Merkel sur le dossier grec soulève des critiques. Notamment de la part des Verts, qui regrettent un manque de solidarité avec Athènes. C’est à leur demande que le ministère des Finances a dû dévoiler les profits réalisés sur les prêts accordés à la Grèce. Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, les bénéfices s’élèvent à 1,34 milliard d’euros au total.

Depuis le début de la crise grecque en 2009, l’Allemagne, comme tous les partenaires européens, a participé au sauvetage du pays en accordant différentes sortes de prêts, soit de manière bilatérale soit via les fonds européens de stabilité créés à cette époque, ou encore à travers la Banque centrale européenne (BCE). Le montant révélé par le ministère comprend notamment un bénéfice de 393 millions d’euros réalisé sur le prêt de 15,2 milliards d’euros accordé par la banque de développement KfW depuis 2010.

Profits issus du programme de la BCE

Mais la part la plus importante provient des obligations détenues par la BCE. Celle-ci a mis en place entre 2010 et 2012 le « Securities Market Program » (SMP), un programme d’achats d’emprunts d’Etat destiné à soutenir les pays en grande difficulté de la zone euro et principalement la Grèce. Le journal allemand indique que depuis 2015, la banque centrale allemande, la Bundesbank, a dégagé un profit total de 952 millions d’euros provenant de ce programme.

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De 2013 à 2015, les Européens sont tombés d’accord pour que la BCE reverse les profits réalisés sur les obligations grecques aux Etats membres de la zone euro, afin que ceux-ci les transfèrent à Athènes, dans le but d’alléger un peu son fardeau. Mais cette procédure a été stoppée en 2015, en raison des fortes tensions entre les créanciers du pays en crise et le gouvernement grec, en particulier son ministre des Finances, Yanis Varoufakis, déterminé à renégocier complètement l’accord avec la Troïka.

Reprise des versements mentionnés lors du dernier Eurogroupe

Signe du dégel des relations, lors de l’Eurogroupe du mois dernier, la reprise du versement des profits des banques centrales a de nouveau été mentionnée dans le communiqué final. « Si la Grèce met complètement en œuvre le programme d’ajustement d’ici à 2018, alors les profits réalisés en 2017 sur les titres détenus dans le cadre du programme de la BCE pourront lui être restitués, mais pas ceux réalisés en 2015 et 2016 », précise l’équipe de Citi. Selon une source proche de Bercy, au total, la Grèce pourrait recevoir de ses partenaires un montant « qui se chiffre à plusieurs milliards d’euros ».

En 2015, le stock de dette grecque détenu par la BCE - la dette n’ayant pas expiré et sur laquelle Athènes devait continuer de verser des intérêts - s’élevait à 27 milliards d’euros. L’ancien ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, alors en fonction, envisageait de faire défaut sur cette dette : son plan, baptisé « plan X », consistait ainsi à forcer la Troïka à revoir ses conditions envers Athènes . Il a dû démissionner avant de pouvoir l’activer.

A noter : La Commission européenne a annoncé ce mercredi la clôture prochaine de la procédure de déficit excessif contre la Grèce.

A.N-R et I.Co

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