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Kenya

Les migrations des éleveurs provoquent violences et tensions au Kenya

Au Kenya, le comté de Laikipia est en proie à des violences répétées. Mercredi 12 juillet, 6 policiers ont été tués et 4 autre blessés lors d'une altercation avec des éleveurs. Depuis plusieurs mois, des milliers d'éleveurs fuyant la sécheresse dans le nord de la vallée du Rift envahissent les fermes et les ranchs du comté pour faire paître leurs bêtes. Des migrations courantes au Kenya. Mais cette année les éleveurs sont armés, et le niveau de violence ne cesse d'augmenter, révélant un conflit à connotation politique.

Un troupeau de bétail et des animaux sauvages traversent les étendues du comté de Laikipia, au Kenya, le 21 juin 2017.
Un troupeau de bétail et des animaux sauvages traversent les étendues du comté de Laikipia, au Kenya, le 21 juin 2017. TONY KARUMBA / AFP
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Les policiers appartenaient à l'unité de prévention contre le vol de bétail. Ils ont été attaqués alors qu'ils patrouillaient à bord de deux véhicules dans l'ouest du comté de Laikipia, près de la frontière avec le comté de Baringo. Selon la police, ce sont des bandits, appartenant à la tribu Pokot, qui ont ouvert le feu.

Ils auraient ensuite réussi à s'emparer de 6 fusils d'assaut et de munitions. Dans la presse kényane, un officier décrit, sous couvert d'anonymat, un échange de tirs d'environ 40 minutes, et parle de près de 100 assaillants.

Les violences sont courantes dans le comté de Laikipia, depuis que des milliers d'éleveurs semi-nomades armés, fuyant la sécheresse dans le nord de la vallée du Rift, envahissent les fermes et les ranchs de la région pour faire paitre leur bétail. C'est lors de ce type de raid que l'ancien officier de l'armée britannique Tristan Vorspuy a été tué, et que l'écrivaine Kuki Gallman a été blessée par balles.

Face à la multiplication des conflits, le gouvernement a déployé l'armée en mars. L'attaque de mercredi montre que les forces de sécurité sont maintenant elles aussi devenues une cible, estime un analyste.

Accentuation du conflit

Et malgré le déploiement de l'armée, le conflit s'accentue et on compte des dizaines de personnes tuées, et des centaines des déplacés. A une crise d'origine climatique, s'ajoutent des tensions foncières historiques entre les communautés.

Le tout dans un climat politique tendu à l'approche des élections générales, explique Murithi Mutiga, chercheur à l'International Crisis Group. Du fait de la décentralisation actée par la Constitution de 2010, la compétition pour les postes de gouverneur et d'élus dans les assemblées locales est féroce. Et dans le cadre d'élections se jouant principalement sur des lignes ethniques, certains y voient une volonté politique.

Dans un rapport publié la semaine dernière, Human Rights Watch a dénoncé l'échec des forces de police à mettre fin aux violences, violences qui pourraient empêcher certaines populations d'aller voter le 8 août, précise l'ONG.

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