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TURQUIE

Turquie : un an après, Erdogan veut "arracher la tête" des putschistes

Des centaines de milliers de Turcs ont commémoré dans la nuit de samedi à dimanche l'anniversaire de la tentative de putsch contre le président Erdogan qui a déclaré vouloir "arracher la tête" des auteurs du coup d'État.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, arrive devant la foule assemblée près du pont du Bosphore, le 15 juillet 2017 à Istanbul.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, arrive devant la foule assemblée près du pont du Bosphore, le 15 juillet 2017 à Istanbul. Service de presse de la présidence turque, AFP
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La Turquie commémorait, dans la nuit du samedi 15 juillet au dimanche 16 juillet, la tentative de coup d'Etat qui a eu lieu un an plus tôt, jour pour jour, contre le président Recep Tayyip Erdogan. "Cela fait un an qu'une épopée a été écrite pendant la plus sombre des nuits", a ainsi déclaré le Premier ministre, Binali Yildirim, lors d'une session parlementaire extraordinaire qui débutait la journée.

Au programme :  un important hommage rendu aux près de 250 militaires et civils anti-putsch tués il y a un an, élevés aujourd'hui au rang de "martyrs". Dans tout le pays, des statues ont été érigées à leur gloire tandis que leurs portraits s'affichent en posters dans le métro d'Istanbul.

Fatma Kizilboga, correspondante de France 24 en Turquie

Recep Tayyip Erdogan s'est également rendu à Istanbul pour participer à plusieurs cérémonies, comme l'inauguration d'un mémorial, avant de retourner à Ankara pour y prononcer un discours à 23h32 GMT, heure précise à laquelle les putschistes ont bombardé l'Assemblée nationale.

"Avant tout, nous arracherons la tête de ces traîtres"

Des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans tout le pays à l'occasion de ces commémorations. À Istanbul, des dizaines de milliers de personnes, en majorité des partisans du président Erdogan, ont afflué munis de drapeaux turcs, près de l'un des ponts enjambant le Bosphore où s'est déroulé l'un des épisodes les plus sanglants du putsch manqué.

C'est là que Recep Tayyip Erdogan a promis d'"arracher la tête des traîtres" responsables de la tentative de putsch et a réitéré son soutien à un rétablissement de la peine de mort, si le Parlement turc votait en ce sens. Le président a aussi évoqué la possibilité, à laquelle il est favorable, d'habiller les putschistes d'un même uniforme, "comme à Guantanamo". Cette déclaration intervenait après une polémique déclenchée cette semaine par un des auteurs du coup d'État, qui s'est présenté à son procès avec un t-shirt portant l'inscription "héros" en anglais.

>> À voir : un an après le coup d'État manqué, une Turquie de purges et de divisions

Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, des avions de chasse, des hélicoptères et des chars détournés par des éléments séditieux de l'armée affirmant avoir pris le pouvoir ont semé la terreur dans les deux principales villes du pays. Le président avait contre-attaqué à travers un écran de téléphone lors d'une interview, retransmise en direct sur une chaîne de télévision, dans laquelle il exhortait ses partisans à descendre dans la rue. Des dizaines de milliers de personnes avaient répondu à son appel.

C'est sur l'un des ponts qui enjambent le Bosphore, rebaptisé depuis le "pont des Martyrs du 15 juillet", que des putschistes avaient tiré sur des civils. Leur reddition, au petit matin, symbolisera l'échec du coup de force.

Emre Demir, ancien redacteur en chef de Zaman France

"Plus rien ne sera comme avant le 15 juillet", a déclaré Recep Tayyip Erdogan, le 13 juillet, lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes du coup d'État manqué à Ankara, qualifiant la tentative de putsch de "tournant" dans l'histoire de la Turquie.

Un pays fracturé

Si la déroute des militaires factieux est saluée par le président comme une victoire démocratique, les purges lancées depuis par les autorités ont suscité l'inquiétude des partenaires occidentaux d'Ankara et d'organisations de défense des droits de l'Homme.

Accusant le prédicateur Fethullah Gülen d'être derrière le putsch, ce que nie l'intéressé, Ankara traque inlassablement ses sympathisants depuis un an : 50 000 personnes ont été arrêtées, plus de 100 000 limogées par vagues successives. Vendredi encore, plus de 7 000 militaires, policiers et employés de plusieurs ministères ont été radiés par décret-loi. Le gouvernement turc affirme que de telles mesures d'exception, prises dans le cadre de l'état d'urgence en place depuis un an, sont nécessaires pour nettoyer l'État des éléments gülénistes qui l'ont méthodiquement infiltré pendant des décennies.

>> Webdocumentaire : "En Turquie, quatre destins bouleversés par l'état d'urgence"

Les opposants du président turc l'accusent de dérive autocratique depuis la tentative de coup d'État, la plus violente et spectaculaire forme de contestation contre lui depuis qu'il a accédé au pouvoir en 2003. Plus puissant que jamais, à la faveur d'une révision constitutionnelle controversée, il a balayé les critiques, dénonçant un "manque d'empathie" de l'Occident, avec lequel les relations se sont tendues.

Avec AFP

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L’ONG Reporters sans frontières et Le Monde lancent un appel en faveur de la liberté de la presse en Turquie pour dénoncer l’oppression et appellent à libérer dix journalistes mis en avant afin de mettre des visages sur ces femmes et ces hommes emprisonnés, "ainsi que tous les journalistes détenus sans preuve d’une implication individuelle dans la commission d’un crime".

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