Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Sur Twitter, le maire de Grande-Synthe interpelle sur le sort des enfants migrants

Damien Carême a partagé sur Twitter des images d’enfants de migrants qui survivent dans des conditions inhumaines dans une forêt située sur le territoire de sa commune.

Publié le 13 juillet 2017 à 17h02, modifié le 13 juillet 2017 à 19h58 Temps de Lecture 2 min.

Un enfant de migrants dans le bois du Puythouck, à Grande-Synthe, début juillet 2017. Capture d’écran du site Observers.france24.com.

L’une des images partagées mardi 11 juillet sur Twitter par Damien Carême, le maire de Grande-Synthe, a quelque chose de tristement familier. On y voit un petit garçon habillé d’un pull rouge, endormi allongé sur le ventre. Il a sans doute à peu près le même âge qu’Aylan, le petit Syrien retrouvé mort, dans la même position, sur une plage turque en août 2015. La photo avait ému l’Europe et contribué à interpeller sur le sort des migrants.

Cet enfant-là est bien vivant, mais survit dans des conditions sanitaires déplorables au bois du Puythouck, sur le territoire de la commune de Grande-Synthe, dans le Nord. « On s’est tous indignés pour le petit Aylan, commente le maire. Mais j’ai l’impression que depuis, on s’habitue à l’horreur, et je ne veux pas qu’on s’habitue. Quand j’ai vu ça, ça m’a retourné. »

Ces images ont été transmises par les familles à une ONG britannique, puis diffusées par France 24. Le maire confirme que les associations et les agents de mairie de Grande-Synthe connaissent ces enfants, dont un aurait apparemment réussi depuis à passer en Angleterre avec sa mère.

Cette tentative pour interpeller les pouvoirs publics via les réseaux sociaux a connu un écho sur le Web, chaque photo étant retweetée plusieurs centaines de fois. Le maire de Grande-Synthe dit aussi avoir reçu de nombreux messages indignés ou demandant comment contribuer.

Côté gouvernement, cependant, rien de plus que l’audience qui lui a été accordée, mardi 11 juillet, par la ministre déléguée auprès du ministre de l’intérieur, Jacqueline Gourault, qui lui a répondu qu’elle « transmettrait » l’information, sans rien ajouter.

Mercredi 12 juillet, le premier ministre, Edouard Philippe, a dévoilé le plan du gouvernement sur les migrations. Rien, dans ce plan, ne concerne l’ouverture de centres humanitaires pour gérer les situations d’urgence de migrants qui n’ont pas encore déposé de demandes d’asile ou ne souhaitent pas le faire, comme ceux de Grande-Synthe.

« Il n’y a rien sur l’urgence, rien sur l’accueil. Quand le premier ministre est interrogé sur ce point, il répond clairement qu’il n’a pas de solutions pour nous », s’inquiète le maire.

« Je ronge mon frein tous les jours »

Résultat, « je ronge mon frein tous les jours », dit Damien Carême, forcé de gérer une question qui ne devrait pas, en théorie, rentrer dans les prérogatives de la commune. Dans le bois de Grande-Synthe où vivent environ 350 migrants, les associations et la mairie ont installé des points d’eau et des douches, « au minimum », explique-t-il.

« De toute façon, je l’ai dit à la ministre, si vous ne faites rien, je rouvrirai un camp. » Un camp construit à Grande-Synthe a accueilli jusqu’à 1 400 migrants. Il a brûlé en avril après un an d’activité, à la suite d’une rixe.

Le gouvernement est contre la réouverture de camps, qui « ne génèrent que des problèmes », selon les mots du ministre de la cohésion des territoires, Jacques Mézard, lors de la présentation du plan sur les migrations.

« Leur crainte, c’est l’appel d’air, l’idée que les gens vont affluer si on crée des conditions à peu près correctes, s’énerve Damien Carême. Mais c’est ridicule. Quoi qu’on fasse, il y a un appel d’air, qui s’appelle l’Angleterre. »

« Les politiques passent, les non-solutions restent », déplore encore le maire, qui n’en est pas à sa première tentative pour faire réagir les pouvoirs publics, après avoir interpellé le gouvernement Valls en 2015 et avoir publié une lettre ouverte au président Macron, le 7 juillet 2017.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.