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CYBERCRIMINALITÉ

Crise du Golfe : après les hackers russes, la cyber-piste émiratie

La crise actuelle entre le Qatar et ses voisins aurait pour origine une cyberattaque commanditée par les Émirats arabes unis, affirme le Washington Post. La cible : l'agence de presse qatarie qui avait publié des propos prêtés à l'émir.

Le fil Twitter de la Qatar News Agency n'a rien publié depuis le démenti des propos prêtés à l'émir qatari.
Le fil Twitter de la Qatar News Agency n'a rien publié depuis le démenti des propos prêtés à l'émir qatari. Capture d'écran - Twitter
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Les Émirats arabes unis (EAU) seraient à l’origine de la crise entre le Qatar et ses voisins. C'est en tout cas ce qu'affirme le Washington Post dans un article publié dimanche 16 juillet.

Pour parvenir à ses fins, l'État émirati aurait chargé des pirates informatiques d'insérer des déclarations incendiaires prêtées au cheikh Tamin Bin Hamad al-Thani, l’émir du Qatar, dans un article de l’agence de presse Qatar News Agency (QNA) le 24 mai, assure le journal. Des révélations aussitôt démenties par les EAU.

D’après le Washington Post, les services américains de renseignement auraient eu vent, la semaine dernière, de discussions entre des membres haut placés du gouvernement des EAU planifiant l’opération, qui a mis le feu aux poudres diplomatiques dans la région.

Comptes piratés

Le 24 mai, alors que le président américain Donald Trump se trouvait dans la région, la QNA publiait un article dans lequel le cheikh Tamin Bin Hamad al-Thani prenait la défense de l’Iran, des Frères musulmans et du Hamas. Ces déclarations, reprises sur les divers comptes sociaux de l’agence de presse, ont été interprétées par l’Arabie saoudite et ses alliés régionaux comme un soutien à des “organisations terroristes”. Ce qui a entraîné une rupture des relations diplomatiques et l'instauration d'un embargo dans les jours qui ont suivi.

Seul problème : le Qatar affirme que ces propos n'ont jamais été tenus et qu’ils sont apparus sur le site de l’agence à la suite d'une cyberattaque. Le compte Twitter de la QNA a d’ailleurs posté un démenti dans les heures qui ont suivi la publication des citations controversées et n’a plus rien tweeté depuis.

L’Arabie saoudite et ses alliés n’ont jamais tenu compte de ces démentis. Pourtant, le FBI s’est penché, à la demande du Qatar, sur le prétendu piratage et a conclu, le 6 juin, que des pirates informatiques russes ont pu y être mêlés.

De Moscou à Abu Dhabi

De la main de Moscou à une opération émiratie, les États-Unis semblent se contredire dans ce dossier. Mais “il n’est pas établi que les Émirats arabes unis ont perpétré l’attaque eux-mêmes et ils ont pu mandater quelqu’un pour le faire”, note le Washington Post. Ils auraient, ainsi, pu déléguer les basses œuvres à des pirates informatiques russes, même si l’hypothèse d’une collaboration russo-émiratie peut surprendre. Le Kremlin est traditionnellement considéré comme un allié de l’Iran, adversaire régional des EAU.

La piste émiratie remonte à début juin, bien avant l'article du Washington Post, lorsqu’un collectif de pirates informatiques pro-Qatar baptisé GlobalLeaks a publié les emails de Youssef al-Otaiba, l’ambassadeur des Émirats arabes unis aux États-Unis. Ces messages, qui semblent authentiques, d’après plusieurs médias, soulignent les efforts du diplomate pour marginaliser l’Iran, y compris en utilisant des “outils cyber”.

Quel rapport entre ces démarches et le Qatar ? Le riche émirat a une diplomatie plus souple à l’égard de Téhéran que celle des autres membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG). De nombreux experts estiment que la crise régionale a pour véritable but d’isoler un peu plus l’Iran et faire rentrer le Qatar dans le rang.

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