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Démission de de Villiers: "la plus haute crise politico-militaire depuis 1961" pour le général Desportes

Général Vincent Desportes

Général Vincent Desportes - BFMTV

Le chef d'état-major des armées Pierre de Villiers, en conflit avec le président Emmanuel Macron au sujet du budget de la Défense, a démissionné mercredi, une semaine après avoir été brutalement rappelé à l'ordre par le chef de l'Etat. "C'est une crise extrêmement grave" analyse le général Vincent Desportes sur BFMTV.

Le chef d'Etat major des armées, le général Pierre de Villiers a démissionné, mercredi, de son poste après la polémique budgétaire qui l'oppose à Emmanuel Macron. Le budget de la Défense est amputé de 850 millions d'euros pour le prochain exercice.

"C'est une crise extrêmement grave, la plus haute crise politico-militaire en France depuis le putsch des généraux en 1961", assure le général Vincent Desportes sur BFMTV. Une référence au coup d'Etat tenté en Algérie par quatre généraux français qui s'opposaient à la politique du général de Gaulle. 

Avant Pierre de Villiers, d'autres hauts gradés de l'armée française ont démissionné ou ont été limogés dans les quarante dernières années, souvent en raison de divergences sur la réduction des budgets et des effectifs militaires.

Pour l'ancien patron de l'école de Guerre, la tension "est énorme" au sommet de l'Etat et de l'Armée. Il prend aussi la défense de Pierre de Villiers. "Il a raison de défendre ses moyens et de démissionner. Son rôle est d'assurer la défense des Français", expose le général Desportes. 

"Le président Macron n'a pas tenu ses engagements"

Pour lui, le président de la République Emmanuel Macron est responsable de cette situation.

"Le président Macron n'a pas tenu ses engagements. Au Mali, face aux troupes, les yeux dans les yeux, il a promis de ne pas toucher au budget", estime Vincent Desportes. "Quand le général de Villiers prend cette décision, il est en réalité poussé à la démission après s'être exprimé à huis-clos devant des parlementaires". 

Pour régler cette "grave crise institutionnelle", Emmanuel Macron va devoir trancher rapidement sur le nom du successeur du général de Villiers. 

Parmi les nombreux prétendants potentiels figureraient le chef d'état-major de l'armée de l'air André Lanata, ou encore le général Grégoire de Saint-Quentin, actuel sous-chef d'état-major "opérations" et ancien chef du Commandement des opérations spéciales (COS).

Samuel Auffray