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« Le LDL-cholestérol n'est peut-être pas notre meilleur ennemi. » C'est ainsi que le Journal international de médecine titrait récemment un article. Une fois de plus, le JIM (réservé aux médecins) a déniché une étude originale, susceptible d'amener les professionnels de santé à se poser des questions sur leurs pratiques quotidiennes. Et, cette fois, une grande partie de la population est concernée puisque des spécialistes se sont penchés sur le taux de cholestérol. Ils ont réalisé une revue de la littérature et retenu 19 études de cohortes incluant au total près de 70 000 patients. Un travail conséquent donc, dont il faudra suivre les retombées.
Pour bien le comprendre, il faut se rappeler que le cholestérol, ce lipide indispensable à l'organisme, est en grande partie fabriqué par le foie. Le reste est apporté par l'alimentation. Il n'existe pas deux molécules de cholestérol mais plutôt deux protéines responsables de son transport dans l'organisme, via le sang, peut-on lire sur le site de la Fédération française de cardiologie. Les lipoprotéines de haute densité (HDL) correspondent au « bon » cholestérol, celui qui ne forme pas de plaques d'athérosclérose sur la paroi des artères et est éliminé. À l'inverse, les lipoprotéines de faible densité (LDL) distribuent l'excès de cholestérol dans différents organes. C'est donc le « mauvais » cholestérol. Une simple prise de sang permet de mesurer les taux de cholestérol total, ainsi que de HDL et de LDL. Et il est admis depuis longtemps que le taux de cholestérol total doit être inférieur à 2 grammes par litre, celui de LDL inférieur à 1,6 g/l et celui de HDL supérieur à 0,45 g/l.
Pour plus de 80 % des personnes incluses, le taux de LDL-cholestérol est inversement associé à la mortalité toutes causes
Depuis des décennies, les spécialistes pensent qu'un taux élevé de cholestérol total est la principale cause de l'athérosclérose et des maladies cardiovasculaires. Désormais, des voix s'élèvent pour remettre en cause ce paradigme. Et l'équipe internationale, citée par le JIM, a émis l'hypothèse d'un biais susceptible d'avoir influencé les résultats d'études : le cholestérol total inclut le HDL-cholestérol, dont un taux élevé est associé à une réduction du risque de pathologies cardiovasculaires. Paradoxalement, peu de données sont disponibles concernant spécifiquement le « mauvais » cholestérol.
L'analyse des données réalisée par ces chercheurs révèle soit une absence d'association entre le taux de LDL-cholestérol et le risque cardiovasculaire, soit une association inverse entre ce taux et la mortalité toutes causes des personnes de plus de 60 ans. « Pour plus de 80 % des personnes incluses, le taux de LDL-cholestérol est inversement associé à la mortalité toutes causes », peut-on lire.
Évidemment, ces résultats soulèvent de nombreuses questions. Entre autres, « pourquoi le cholestérol total élevé serait-il un facteur de risque pour les jeunes et non pour les plus âgés ? Pourquoi un grand nombre de personnes âgées dont le LDL-cholestérol est élevé vivent-elles plus longtemps que celles dont le taux est bas ? » Nul doute que les scientifiques n'ont pas fini de s'interroger sur ces graisses et surtout sur les meilleurs moyens de prévenir les maladies cardiovasculaires, aux différents âges de l'existence.
Il suffit de se rapporter aux excellent travaux de Michel de Lorgeril pour bien comprendre que le Cholesterol n'a pas grand chose a voir avec les problèmes d'athérosclérose. Le regime riche en omega 3 est la clé du problème. Le cholesterol on s'en moque ne fait.