TOXICOLOGIE. Les erreurs médicamenteuses sont à la hausse aux États-Unis. La preuve avec une nouvelle étude du Nationwide Children's hospital (Colombus, Ohio) publiée dans la revue Clinical Toxicology. Mené sur une période de douze ans, entre 2000 et 2012, ce travail met en évidence une augmentation de 100% de l’incidence des erreurs médicamenteuses, et ce dans toutes les tranches d’âge, à l'exception des enfants de moins de 6 ans qui, eux, sont épargnés.
Les chercheurs américains a analysé les appels téléphoniques effectués vers les centres antipoisons pendant 13 ans. Aux États-Unis, toutes les deux minutes, une personne contacte en effet un de ces centres en raison d'une erreur liée à la prise de médicaments. Seules ont été retenues celles ayant entraîné des effets médicaux sévères.
Dans l'ensemble, les types les plus courants d'erreurs de médication pointent à la fois des erreurs de prescription émanant des praticiens (médicament inadapté, erreur de dosage, trop longue durée de traitement, mauvaise association avec d’autres molécules) mais aussi erreur de prise par les patients (double prise par inadvertance et oubli de la première prise, mauvaise compréhension de la prescription).
La prescription par le médecin devrait s'accompagner d'explications claires
“Les fabricants de médicaments, les pharmaciens et les médecins ont tous un rôle à jouer en matière de réduction de ces erreurs de médication”, écrivent les auteurs. En effet, des améliorations dans l'emballage et l'étiquetage des produits seraient possibles. Tout comme au moment même de la délivrance en officine. Mais bien sûr, tout se joue surtout en amont. Quand les médecins remettent leurs prescriptions aux patients, un moment privilégié où les explications devraient être formulées plus clairement et où les prescripteurs devraient s’enquérir de leur bonne compréhension.
Ce travail n’est malheureusement pas le premier du genre. Déjà en 2016, une étude désignait les erreurs médicales comme troisième cause de décès outre-Atlantique. En France, il n’existe aucune statistique officielle sur les erreurs médicales médicamenteuses. Certaines associations de défense des patients les estiment à environ 450 000 par an, soit 1% de la totalité des actes médicaux.