Temps de lecture : 2 min
-
Ajouter à mes favoris
L'article a été ajouté à vos favoris
- Google News
Pour la première fois, des scientifiques ont voulu établir l'inventaire du plastique sur terre depuis les tout débuts de sa production industrielle. Franchement, cela fait peur. Ce n'est pas une montagne de plastique que nous avons produit, mais une « chaîne himalayenne » ! Les chercheurs, appartenant à plusieurs universités américaines, sont arrivés au chiffre astronomique de 9,1 milliards de tonnes, à ce jour. Pour mieux se rendre compte des dégâts, on peut s'amuser à faire quelques comparaisons. Cela correspond au poids de 1 820 pyramides de Khéops, de 910 000 tours Eiffel, ou encore de 18 638 Burj Khalifa (le gratte-ciel le plus haut du monde, qui culmine à 828 mètres).
Le plus inquiétant, c'est que les trois quarts de cette matière sont restés sur terre sous forme de déchets, soit dans des décharges, soit dans la nature. « La plupart des plastiques ne sont pas biodégradables, aussi pourraient-ils rester parmi nous durant des centaines d'années », prévient Jenna Jambeck, coauteur de l'étude. Uniquement 9 % ont été réellement recyclés et 12 % ont été incinérés. Si rien n'est fait pour freiner notre boulimie en la matière, à raison de 400 millions de tonnes produites par an actuellement, la montagne atteindra 12 milliards de tonnes d'ici à 2050. Soit 80 grammes (deux bouteilles en plastique) pour chaque mètre carré de la surface des continents terrestres.
Appel à l'humanité
Mais comme on le sait, une bonne partie de ce plastique aboutit dans les océans, où il pose des problèmes considérables de survie à de nombreuses espèces. La même équipe de chercheurs, en 2010, avait estimé que les océans avaient recueilli 8 millions de tonnes de plastique.
Bien entendu, pour certaines applications, ce matériau est indispensable, mais pas pour d'autres. Aussi, dans la revue Science Advance, les scientifiques à l'origine de l'étude lancent un appel à l'humanité pour qu'elle réduise l'utilisation de la matière plastique quand elle ne s'impose pas.
Lire aussi Une étude confirme que les océans sont devenus une soupe au plastique
... Ce n'est pas fantastique mais il suffit de voir le psychodrame provoqué chez le pékin moyen dès qu'on annonce la suppression des sacs plastiques dans le Carrefour ou le Monoprix du coin pour se rendre compte que la pollution touche également les neurones, l'altruisme, la conscience et pas seulement notre biotope...
Le seul moyen de s'en sortir est d'employer la dictature modérée. Interdiction des emballages à dose individuelles. Interdiction des bouchons inutiles sur les tetra pak. Interdiction de l'obsolescence programmée et des messages marketing polluants. Mais qui va s'occuper des millions de chômeurs s'ils ne "produisent" plus ces objets inutiles qui finissent dans les boyaux des baleines...
Regardez autour de vous. Regardez la TV 2 minutes. Toute notre société repose sur un seul concept, la croissance. Toujours plus, plus vite. Sinon, pas de croissance, pas d'augmentations. Croyez vous vraiment qu'un appel à la soirée va changer quelque chose ?