POLITIQUE - Avant même la polémique, l'opposition de droite comme de gauche s'égosillait déjà pour dénoncer les dérives autoritaires et égotistes du président "jupitérien". Avec la démission inédite du chef d'état-major des armées, les adversaires d'Emmanuel Macron s'en donnent à coeur joie.
Dès l'officialisation du départ du général Pierre de Villiers, intervenue ce mercredi après un bras de fer avec le chef de l'Etat sur les coupes budgétaires imposées aux armées, les cadres des Républicains, du Parti socialiste et du Front national ont critiqué en choeur, et avec des mots d'une grande sévérité, la responsabilité d'Emmanuel Macron.
"Le général de Villiers agit en homme d'honneur face à un président qui désarme le coeur régalien de l'Etat", s'est indigné le député LR Guillaume Larrivé tandis que sa collègue des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer étrillait le "narcissisme autocratique" du chef de l'Etat.
"Cette démission illustre les dérives très graves et les limites très inquiétantes de Monsieur Macron, aussi bien dans son attitude que dans sa politique", a renchéri dans un communiqué la présidente du Front national Marine Le Pen. "Humilier devant ses troupes un homme comme le général de Villiers n'est pas digne d'un vrai chef des Armées. Sabrer dans le budget de la Défense, au mépris de sa propre parole et des dangers du monde, n'est pas digne d'un chef d'Etat lucide et responsable", pointe l'ancienne finaliste de l'élection présidentielle.
Comme elle, la plupart des responsables politiques épinglaient ce mercredi aussi bien l'attitude "brutale" du président que sa décision de couper les crédits dédiés aux armées mais aussi une tentative de remettre en cause des droits du Parlement. Car le recadrage présidentiel du général de Villiers est intervenu après que celui-ci a exprimé des critiques à huis clos devant l'Assemblée nationale.
La députée PS Delphine Batho n'a pas hésité à comparer le général de Villiers à un "lanceur d'alerte" ayant tenté de prévenir les députés des risques encourus par la politique de l'exécutif. Pour l'ancien président socialiste de la Commission des Lois, Jean-Jacques Urvoas, le départ du chef d'état major constitue de fait une menace adressée à tous les militaires et hauts fonctionnaires qui seront auditionnés par les députés. Pour la sénatrice socialiste Marie-Noelle Lienemann, ce silence imposé en commission constitue un "mauvais" signal "pour la démocratie".
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