Près d’un Européen sur trois ne possède pas d’épargne
Près de 30 % des Européens ne possèdent pas d’économies en 2017, selon une étude menée par la banque ING. La France, avec 23 %, est en-dessous de la moyenne européenne.
Près d’une personne sur trois en Europe ne possède pas d’épargne, selon une étude menée par la banque néerlandaise ING dans quinze pays européens. Même en Allemagne, pourtant considérée comme une nation d’épargnants, cela concerne environ 30 % des Allemands. Les écarts sont néanmoins importants entre pays européens : le Luxembourg est le meilleur élève avec seulement 12 % de personnes sans économies, tandis que la Roumanie ferme la marche avec 42 %. La France affiche 23 % de non-épargnants, en deçà de la moyenne européenne (28 %).
Ce taux n’a reculé que de 2 points en cinq ans, même si les deux dernières années ont été marquées par des changements de comportement un peu plus notoires. Le taux de ménages ne disposant pas d’épargne atteignait ainsi 35 % en moyenne en Europe en 2015, soit 8 point de plus qu’aujourd’hui. « Après la première étude en 2012, nous pensions que ces résultats s’amélioreraient avec les conditions économiques. Mais six ans plus tard, beaucoup de personnes restent financièrement fragiles », constate néanmoins le rapport.
Fragilité financière préoccupante
P armi ceux qui possèdent des économies , quatre personnes sur dix disposent de moins que l’équivalent de trois mois de salaire. Or, c’est la somme minimum que les spécialistes financiers recommandent pour assurer une sécurité financière. « Ces faibles épargnants peuvent ne pas être pauvres, mais ils sont financièrement fragiles. Ils peuvent ne pas être en mesure de gérer les dépenses inattendues, telles que les réparations, sans endettement ni forte réduction budgétaire. »
Une fragilité financière d’autant plus préoccupante qu’une partie des personnes concernées ne mesure pas la situation. « Nous avons constaté que 19 % des personnes sondées ne peuvent pas citer le taux d’intérêt de leur épargne, et que 27 % ne savent combien ils paient pour leurs dettes. Une personne sur dix est même incapable de dire le montant de sa dette », s’inquiète l’étude.
Un manque d’éducation financière
Les auteurs pointent notamment un « effet autruche » : certains préfèrent « mettre la tête dans le sable » face à des informations négatives, ce qui couplé à la fragilité financière peut être particulièrement dangereux. Cependant, selon ING, c’est aussi un manque d’éducation financière qui est en jeu . Selon plusieurs études, un tiers des personnes concernées n’est en effet pas capable de répondre à des questions sur taux d’intérêt ou l’hypothèque
Jérémy Bruno