LGV. Des gares totalement repensées

Fini les gares d'antan conçues uniquement pour... le train. Place aux Pôles d'échanges multimodaux (PEM), autrement plus complexes. L'architecte Raphaël Ricote est l'un des concepteurs du PEM de Rennes, un « gros » chantier de 107 M€. Il en explique la philosophie.

1. La future gare de Rennes va s'articuler avec le projet du quartier EuroRennes, via un grand parvis et une passerelle reliant nord et sud de la ville. (Croquis Arep). 2. La nouvelle gare de Lorient, un bâtiment tout en vitres et bois, en forme de bateau renversé, a été inaugurée le samedi 20 mai (Photo François Destoc). 3. À Morlaix également, la gare a opéré sa mue. La transformation la plus visible : une passerelle ultra-moderne, en forme d'ailes d'oiseau, qui enjambe les voies. (Schéma Lavigne/Cheron architecte)
1. La future gare de Rennes va s'articuler avec le projet du quartier EuroRennes, via un grand parvis et une passerelle reliant nord et sud de la ville. (Croquis Arep). 2. La nouvelle gare de Lorient, un bâtiment tout en vitres et bois, en forme de bateau renversé, a été inaugurée le samedi 20 mai (Photo François Destoc). 3. À Morlaix également, la gare a opéré sa mue. La transformation la plus visible : une passerelle ultra-moderne, en forme d'ailes d'oiseau, qui enjambe les voies. (Schéma Lavigne/Cheron architecte)


Pourquoi est-il complexe de construire un PEM ?
Celui de Rennes est particulièrement complexe car il recouvre trois dimensions. C'est, tout d'abord, le coeur d'un dispositif ferroviaire avec des nouveaux quais à construire mais aussi des rampes d'accès, des ascenseurs et escaliers fixes ou mécaniques, un souterrain et une dalle supérieure voyageurs à réinventer totalement, sans oublier les commerces et services. Mais c'est aussi un lieu d'échanges entre plusieurs modes de transports. Ce qui se traduit par un vaste hall sur trois niveaux mettant en relation les voyageurs du chemin de fer avec deux lignes de métro (ligne B en construction), la gare routière, des bus de ville, des emplacements de taxis, un parc à vélos de 450 places et un parking automobile. Enfin, ce PEM doit aussi s'articuler avec le projet du quartier EuroRennes, via un grand parvis et une passerelle reliant le nord et le sud de la ville.

Quelles sont les contraintes ?
Elles sont multiples, relevant à la fois de l'architecture, des technologies (une gare est un bâtiment truffé d'équipements les plus divers), du design et de l'urbanisme. Ce chantier mélange également rénovation et construction nouvelle et met en oeuvre des techniques diverses : structures métalliques, béton armé (280 pièces pour le parvis), bois... Le tout à maîtriser dans trois chantiers en parallèle. Et ce, sans que le trafic des passagers soit interrompu. Ce qui impose un planning rigoureux et un plan de circulation qui doit être revu fréquemment en fonction de l'avancement des travaux, avec tous les aménagements (passage souterrain, escaliers mécaniques...) que cela implique.

Que va changer le PEM pour les habitués de la gare ?
Tout. Les usagers devaient particulièrement apprécier la dalle voyageurs - la première partie sera mise en service ce week-end - radicalement transformée, avec des espaces « arrivées » et « départs » désormais séparés, et très aérée avec des vues sur les quais mais aussi sur la ville, baignée d'une lumière naturelle. Une lumière naturelle qui éclaire aussi l'espace intermodal. Le but est d'être en phase avec le rythme du temps - météo, le jour et la nuit - mais aussi, d'assurer une parfaite lisibilité des cheminements. L'objectif est que le voyageur voit où il doit aller et comprenne comment y aller... à la limite, sans avoir besoin de la signalétique. Le choix de coussins gonflables pour la couverture de ce lieu essentiel d'échanges assure également un bon confort thermique que ce soit l'été et l'hiver.

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Combien de temps faut-il pour mettre un PEM sur les rails ?
Dix ans, dont cinq pour les études, un pour les appels d'offres et quatre pour les travaux. Ce qui, ici, a mobilisé une équipe de sept à 20 personnes au sein du bureau d'études de l'Arep, cette filiale de la SNCF qui compte 900 collaborateurs. Nous avons conçu le PEM de Lorient mais aussi toutes les gares du TGV Méditerranée ou encore rénové les gares parisiennes. Nous intervenons aussi en Asie et au Moyen-Orient pour des gares mais aussi des équipements culturels comme les musées.

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