Barcelone durcit la lutte contre Airbnb

La municipalité, débordée par ses 8 millions de touristes, fait la chasse aux locations illégales sur les sites de locations saisonnières.

De notre correspondant à Madrid,

La maire Ada Colau, issue de la lutte contre les expulsions immobilières, a assis sa popularité autour de la fermeté vis-à-vis des « abus touristiques ».
La maire Ada Colau, issue de la lutte contre les expulsions immobilières, a assis sa popularité autour de la fermeté vis-à-vis des « abus touristiques ». © AFP

Temps de lecture : 2 min

Face à la cathédrale de Barcelone trône sur un sol jaune un drôle de lit aux draps bleus surmonté de ce slogan : « Ce n'est pas parce que ce lit est disponible sur Internet qu'il est légal ». Tout près de la Sagrada Familia de Gaudi, ou non loin de la plage de la Barceloneta, on retrouve le même meuble avec le même message. Cette initiative municipale a pour ennemies les plateformes d'appartements touristiques, et tout spécialement la multinationale Airbnb, présente dans 34 000 villes et dans 191 pays. Après un an de fortes tensions entre la municipalité et la célèbre plateforme, la guerre ouverte est déclarée ; en plein été, au moment de plus grande affluence touristique, la municipalité a lancé une campagne en forme de menace : elle donne un mois à Airbnb pour retirer de sa page web 1 036 appartements touristiques illégaux. Sans quoi de nouvelles amendes risquent de pleuvoir.

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Les dirigeants d'Airbnb affirment que, « dans la mesure du possible », ils s'exécuteront. Ils savent que Barcelone, véritable cauchemar pour eux, ne reculera pas, la mairie étant bien décidée à « faire la chasse aux logements pour touristes ne disposant pas d'une licence spéciale ». Par le passé, la capitale de la Catalogne a déjà frappé : lors de l'été 2016, elle a imposé une sanction de 30 000 euros à six plateformes de ce type, dont Homeway, Tripadvisor ou Fotocasa. En novembre de la même année, Barcelone devient la première ville au monde à infliger une très lourde sanction, 600 000 euros, à Airbnb. Cette multinationale de logements alternatifs annonce des milliers d'appartements à Barcelone. Si Airbnb continue à héberger des annonces d'appartements sans licence, « nous sévirons encore et encore », a martelé l'élue municipale en charge du logement, Janet Sanz.

« Stress touristique »

Une des destinations les plus populaires en Europe, Barcelone connaît une situation de « stress touristique ». Peuplée par seulement 1,6 million de personnes, elle reçoit environ 8 millions de touristes par an. Surtout, à la différence d'autres favorites comme Paris ou Berlin, le port catalan subit un afflux massif dans un périmètre très limité, allant du port jusqu'au quartier de Gracia, en passant par les Ramblas et la Sagrada Familia. Bien que les bénéfices financiers soient considérables, beaucoup d'habitants ont le sentiment d'avoir été dépossédés de leur ville.

La maire Ada Colau, au pouvoir depuis 2015, issue de la lutte contre les expulsions immobilières, a précisément assis sa popularité autour de la fermeté vis-à-vis des « abus touristiques ». Une récente ordonnance municipale prévoit d'ailleurs de « geler » le nombre d'appartements touristiques dans le centre, et de favoriser leur implantation dans les quartiers périphériques. On estime que 40 % des quelque 16 000 appartements touristiques sont illégaux. La mairie affirme avoir ouvert une procédure de sanction contre 2 080 d'entre eux, seulement au cours des six derniers mois.

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Commentaires (10)

  • Alex_555

    Tout à fait d accord, abandonnons d ailleurs massivement l économie de marché dans tous les secteurs au profit du troc collaboratif. Et si litige il y a, réglons le à la cyber-hache.

  • IMC38

    Le tourisme de masse detruit tout : regardez la côte méditerranéenne en France et ailleurs, la montagne etc.
    Les gaz de schiste sont finalement beaucoup moins polluants.
    Pensée unique quand tu nous tient !

  • TSF

    Insupportable cette ville