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Police-Justice

Fraude fiscale: le parquet demande le renvoi en correctionnelle des époux Balkany

Les époux Balkany lors d'un meeting des Républicains à Issy-les-Moulineaux en décembre 2015 (image d'illustration)

Les époux Balkany lors d'un meeting des Républicains à Issy-les-Moulineaux en décembre 2015 (image d'illustration) - MIGUEL MEDINA / AFP

Le parquet national financier a demandé mardi matin le renvoi en correctionnel des époux Balkany.

L'étau se resserre autour des époux Balkany: le parquet national financier (PNF) a demandé le renvoi en correctionnelle du couple Balkany dans la vaste enquête sur le patrimoine du maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et de son épouse, accusés d'avoir dissimulé plusieurs millions d'euros au fisc.

Montages financiers et sociétés offshore

Dans ses réquisitions rendues le 21 juillet, le PNF demande que Patrick et Isabelle Balkany, ainsi qu'un de leurs enfants, Alexandre, soient renvoyés pour blanchiment de fraude fiscale aggravée, a appris l'AFP de source proche de l'enquête.

Le ministère public requiert que l'édile de Levallois (Hauts-de-Seine), 68 ans, et sa femme, 69 ans, adjointe au maire, soient aussi jugés pour "déclaration incomplète ou mensongère" à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, chargée de contrôler les revenus des élus.

Les magistrats soupçonnent les époux Balkany d'avoir eu recours à des montages sophistiqués, via des sociétés écrans à l'étranger, notamment à Panama et au Liechtenstein, pour dissimuler au fisc la villa "Pamplemousse" sur l'île de Saint-Martin, aux Antilles, et le riad "Dar Gyucy" au Maroc, deux biens saisis par les juges.

Les investigations ont permis de mettre au jour au moins sept sociétés et fondations offshore créées entre 1986 et 2014 dans plusieurs paradis fiscaux.

Au moins 13 millions d'euros

Le PNF chiffre le montant des avoirs concernés par le blanchiment à au moins 13 millions d'euros.

Il requiert que Patrick Balkany soit aussi jugé pour corruption passive et prise illégale d'intérêts. 

Questionné sur les nombreuses structures offshore mises en lumière au cours des investigations, l'édile avait, dans un premier temps, assuré tout ignorer de ces sociétés avant d'être confronté à un document de 2001 portant sa signature. "C'était de l'argent de ma famille", avait-il alors expliqué pour justifier notamment l'origine d'un autre investissement immobilier à Saint-Martin, la "Villa Serena", vendue en 2002. 

C.Br. avec AFP