Paris : canetons et petits cygnes, les oiseaux décimés au parc Montsouris

Où sont passés les bébés volatiles ? Aujourd’hui, la polémique enfle dans ce parc du XVe arrondissement.

 Parc Montsouris (XIVe) ce lundi. Patrick Fernandez, un amoureux du parc parisien et de ses oiseaux, inquiet de la disparition des canetons et des bébés cygnes.
Parc Montsouris (XIVe) ce lundi. Patrick Fernandez, un amoureux du parc parisien et de ses oiseaux, inquiet de la disparition des canetons et des bébés cygnes. LP/E.S.

    Quel mal ou quel prédateur décime les oiseaux aquatiques du parc Montsouris (XIVe) ? Moins de 3 mois après la naissance événement près du plan d'eau du jardin parisien, où deux bébés cygnes noirs avaient vu le jour fin avril, les familiers de Montsouris s'inquiètent et les employés du parc peinent à trouver une explication : des deux petits cygnes, l'un n'a vécu que quelques semaines et le second est mort il y a 4 jours, terrassé en même temps qu'un grand nombre de petits canetons de cet été, et que plusieurs poissons retrouvés ventre à l'air en surface… Aujourd'hui tous ces cadavres ont été prélevés et sont conservés dans des chambres froides du service des espaces verts, en attendant d'être autopsiés.

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    Pendant ce temps autour du lac de Montsouris, c'est la désolation pour les amoureux des oiseaux, et notamment de ce couple star de cygnes noirs, dont les nouveau-nés avaient tant ému. « Voir grandir ce petit cygne et les portées de canetons, très nombreux la semaine dernière encore, c'était un peu comme un rituel. Aujourd'hui ils semblent avoir tous disparu ! », s'attriste Patrick Fernandez, promeneur quotidien du jardin et intrigué par ce « mystère » que la rumeur semble déjà expliquer : clostridium botulinum… La bactérie du botulisme, connue pour ses ravages parmi les oiseaux sauvages et surtout aquatiques. L'épisode de canicule de juin, les fortes chaleurs de juillet, un « problème ponctuel d'alimentation » le 10 juillet, pourraient avoir fait le lit de la bactérie foudroyante.

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    Sur place, les employés du jardin se refusent à confirmer. Certains tentent même d'évoquer « des prédateurs, comme les tortues de Floride du lac ou les chiens… » Une piste vite balayée par le nombre de cadavres entreposés, et par les mesures prises ce week-end au service des espaces verts de la Ville de Paris. « Une vingtaine d'oiseaux et 3 ou 4 poissons ont été ramassés jeudi, confirme Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris chargée des espaces verts et de la biodiversité. Nous les tenons à la disposition de l'Office national de la Chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et des services vétérinaires de la préfecture de police, qui sont habilités à mener ces autopsies ». Une analyse de l'eau de Montsouris doit également livrer son résultat ce mardi, et « s'il est décelé cette bactérie toxique, seule les autopsies pourront néanmoins confirmer s'il s'agit de la cause de tous ces décès suspects », admet l'élue. Le plan d'eau a aussi été « réoxygéné » à l'aide d'une pompe à eau, « Eau de Paris nous a fourni plusieurs mètres cubes, le lac était en déficit » précise Pénélope Komitès. La fin de l'hécatombe ? Pas tant que la cause n'aura été confirmée. Sur ce plan, « Les services compétents ont été alertés et nous attendons qu'ils prennent en charge les animaux, souligne l'adjointe, qui ne peut non plus « à ce stade, exclure totalement un cas d'empoisonnement ».

    Le couple de cygnes noirs est toujours là, mais ses deux petits nés fin avril n'ont pas survécu.