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FRANCE

Human Rights Watch dénonce l'usage de gaz poivre contre les migrants à Calais

L'ONG Human Rights Watch dénonce, dans un rapport publié mercredi, l'usage "routinier" par la police de sprays au gaz poivre envers les migrants à Calais, dans l'objectif de les faire fuir. Les autorités nient les faits.

Un policier chasse un jeune migrant dans les environs de Calais, le 5 juillet 2017.
Un policier chasse un jeune migrant dans les environs de Calais, le 5 juillet 2017. Denis Charlet, AFP
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"C'est comme vivre en enfer". Le titre du rapport de Human Rights Watch (HRW), publié mercredi 26 juillet, donne le ton. L'ONG dénonce l'usage "routinier" du gaz poivre par la police contre les migrants à Calais, y compris pendant leur sommeil, des accusations formellement démenties par les autorités.

"L'usage de sprays au gaz poivre par la police à Calais est tellement répandu que beaucoup de demandeurs d'asile et de migrants avaient du mal à se rappeler précisément combien de fois ils en avaient été victimes", souligne ce rapport.

Sur 61 migrants interrogés par l'organisation entre fin juin et début juillet, 55 avaient été aspergés au cours des deux semaines précédant l'entretien, et certains assuraient l'avoir été tous les jours, affirme son auteur, Michael Garcia Bochenek, interrogé par l’AFP.

Des "abus graves"

"Chaque jour, la police nous poursuit. Ils utilisent leurs sprays. Ils nous donnent des coups de pied. C'est ça notre vie, tous les jours", raconte Waysira, un adolescent oromo, une ethnie éthiopienne, cité dans le rapport.

Le gaz poivre cause "une cécité temporaire, de fortes douleurs oculaires et des difficultés respiratoires, qui durent en général de 30 à 40 minutes", souligne le rapport.

"On est dans des pratiques qui s'inscrivent dans la routine, sans qu'il y ait de sanctions, alors que ce sont des abus graves", contraires au code de déontologie policière et aux traités internationaux relatifs aux droits de l'Homme, dénonce à l'AFP Bénédicte Jeannerod, la directrice de HRW-France.

"Dossier à charge"

Interrogé par l'AFP, le préfet du Pas-de-Calais Fabien Sudry a "réfuté catégoriquement les allégations mensongères et calomnieuses" contenues dans le rapport de HRW, qui "ne reposent sur aucun fondement vérifié". "Les forces de police agissent bien entendu sur Calais dans le respect des règles de l'État de droit, avec le seul objectif de faire respecter l'ordre et la sécurité publics", ajoute le préfet.

"C'est un dossier à charge", a pour sa part réagi David Michaux, secrétaire national du syndicat UNSA Police chargé des CRS, pour qui "les CRS n'ont plus de contacts avec les migrants". "On les repousse de temps en temps lors des tentatives d'intrusion à l'aide de gaz lacrymo mais c'est de plus en plus rare", a-t-il affirmé à l'AFP.

Selon Bénédicte Jeannerod, la police "pulvérise aussi du produit sur leurs sacs de couchage, leurs vêtements", ce qui conduit les migrants à "toujours bouger" pour échapper aux gaz et à ne dormir que "de courtes périodes". "Ces mesures visent à faire fuir les migrants et les dissuader de se rendre à Calais", estime-t-elle.

>> À lire aussi : Calais : Collomb ne veut pas de "point de fixation" pour les migrants

Le rapport, qui pointe également l'usage de gaz poivre contre des humanitaires, dénonce un harcèlement de ces derniers via des contrôles d'identités répétitifs. "Des policiers confisquent ou détruisent la nourriture, l'eau et les couvertures, mais ils empêchent aussi régulièrement la délivrance d'une assistance humanitaire, et ce apparemment sans aucun motif légal", regrette HRW.

Avec AFP

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