Rennes. Son mari, « un tyran domestique », la frappait depuis 4 ans
Jugé jeudi 27 juillet, par le tribunal correctionnel de Rennes pour violence conjugale, le mari violent s’est dit lui-même victime de sa femme.
Dans la nuit du 29 au 30 novembre 2016, dans une commune située au sud de Rennes, frappée avec une tapette à mouche et un câble, une femme craque et dépose plainte à la gendarmerie. Elle raconte alors des violences psychologiques quotidiennes, des réveils nocturnes, la mise à la porte de son domicile, mais aussi des violences physiques.
Âgé de 61 ans, son mari, d’origine écossaise, comparaissait, jeudi 27 juillet, devant le tribunal correctionnel de Rennes pour violences habituelles et harcèlement commis depuis… 2013. « Je reconnais un coup de tapette à mouche. C’était bête, admet l’homme, qui pourtant doit s’expliquer sur les treize lésions trouvées par le médecin légiste sur le corps de son épouse. Elle raconte tout cela depuis que j’ai demandé le divorce. C’est moi qui était harcelé. Je crois que c’est une machination de ma femme pour avoir de l’argent », se défend-t-il, taxant celle-ci « d’incontrôlable ».
Un père « dangereux » aux yeux de ses filles
Entendues par les enquêteurs, leurs filles communes confirment la version de leur mère, décrivant leur père comme « dangereux » et piquant des colères disproportionnées. L’une d’elle raconte notamment un épisode au cours duquel l’homme a détruit les alliances avec un marteau et les a mis dans la chambre de sa fille, l’accusant d’être la cause de leurs problèmes conjugaux.
« Vous êtes décrit comme un tyran domestique », remarque la présidente du tribunal. « Oui, un monstre, un pervers narcissique », coupe le prévenu en rigolant.
Trente ans de mariage
Son épouse, la voix tremblante, raconte pourquoi elle ne l’a pas quitté après plus de trente ans de mariage. « Je ne suis pas partie, car j’ai toujours cru que mon mari souffrait. Je croyais que je pouvais l’aider. »
« Ce que cette femme a vécu, c’est la terreur, l’angoisse, la peur de quelqu’un qui vous coupe le souffle et vous enlève tout courage », souligne la procureur de la République, qui requiert une peine de douze mois de prison, dont huit mois avec sursis et mise à l’épreuve. « C’est son mari qui a déposé la demande de divorce. Un bourreau ne part jamais, c’est la victime qui part », plaide pour sa part l’avocate de la défense.
Le tribunal a finalement condamné l’homme à dix mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve.