Les "ciseaux génétiques" découverts par Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna offrent la promesse de traitements de maladies rares, mais aussi de certains cancers ou du sida.

Visualisation d'un brin d'ADN. Des chercheurs en Chine avaient été les premiers en 2015 à modifier des gènes d'un embryon humain avec des résultats mitigés.

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Des chercheurs américains sont parvenus à modifier des gènes défectueux dans des embryons humains, ce qui serait une première aux États-Unis, en utilisant la technique révolutionnaire d'édition génétique CRISPR, rapporte jeudi la revue MIT Technologie Review.

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"Les résultats de cette étude devraient être publiés prochainement dans une revue scientifique", a indiqué jeudi Eric Robinson, un porte-parole de l'université des Sciences et de la Santé d'Oregon (OHSU) où ces travaux ont été menés. "Malheureusement, nous ne pouvons pas fournir davantage d'informations à ce stade", a-t-il ajouté. Ces scientifiques n'ont pas laissé ces embryons modifiés se développer au-delà de quelques jours.

Une première en Chine

Selon la revue américaine, qui cite l'un des scientifiques de cette équipe, ces expériences ont permis de démontrer qu'il était possible de corriger efficacement et sans risque des défauts génétiques responsables de maladies héréditaires.

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Des chercheurs en Chine avaient été les premiers en 2015 à modifier des gènes d'un embryon humain avec des résultats mitigés, selon un compte-rendu publié par la revue britannique Nature.

Une technologie "irresponsable"

La technique CRISPR/Cas9, mécanisme découvert chez les bactéries, est une sorte de ciseaux moléculaires qui peuvent, de façon très précise, enlever des parties indésirables du génome pour les remplacer par de nouveaux morceaux d'ADN.

Son potentiel est immense mais les risques sont aussi grands, pointés en décembre 2015 par un groupe international de scientifiques à Washington. Ils estiment qu'il serait "irresponsable" d'utiliser cette technologie tant que des problèmes de sûreté et d'efficacité n'ont pas été résolus.

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