Ne rien faire, c’est faire quelque chose : la paradoxale leçon de Donald Trump
DANS LA PRESSE ETRANGERE - Pour le «Wall Street Journal», l’immobilisme de Donald Trump donne un sérieux coup de pouce à plusieurs secteurs de l’économie américaine.
Par Les Echos
Ne rien faire, c’est faire quelque chose. Pour le « Wall Street Journal » , Donald Trump exerce une « présidence de l’immobilisme » qui dessine, de manière paradoxale, une nouvelle économie américaine, à la fois plus conservatrice et pro-commerce. Le journaliste Greg Ip estime que le nouveau gouvernement a ainsi donné « un coup de pouce » à de nombreux secteurs comme ceux de la finance, d’Internet et de la santé.
Un esprit pro-business qui passe davantage par une liberté d’action permise par la Maison-Blanche plutôt qu’une impulsion législative. En effet, le nombre de projets de loi déposés par le gouvernement a baissé de 40 % par rapport à la présidence de Barack Obama, rapporte Sofie Miller, du Centre d’études sur la régulation de l’Université George Washington. Sans compter les décrets d’abrogation et ceux ratifiés sous le mandat précédent.
Liberté d’action pour les agents économiques
Une stratégie qui se montrerait toutefois payante. « Décider de ne pas agir peut avoir autant de conséquences que décider de faire quelque chose », juge le quotidien new-yorkais. Les agents économiques « se fichent » des investigations sur la possible ingérence russe durant la campagne présidentielle, mais se réjouissent d’une « énorme liberté d’action » sans aucune consigne du gouvernement.
Seule la « présidence impériale » de Donald Trump représenterait un danger pour l’économie américaine. Ses prises de position imprévisibles ont failli conduire à une sortie du pays de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena) . Sur ce point, le « Wall Street Journal » estime que la justice constitue un contrepoids aux dérives de Trump, comme ce fut le cas pour le décret migratoire ciblant plusieurs pays musulmans.
A.G.