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Animaux

Un singe disparu depuis 80 ans réapparaît au Brésil

Des scientifiques ont mené une expédition pour retrouver cet animal considéré comme disparu. Après quelques jours dans la forêt d'Amazonie, l'animal n'a pas tardé à pointer le bout de... sa coupe rétro, fournissant ainsi la première preuve vivante du Saki à visage chauve de Vanzoloni au cours des 80 dernières années.

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Le Saki à visage chauve de Vanzolini redécouvert au Brésil après 80 ans.

Une expédition le long de la rivière Juruá, au Brésil, a permis de révéler la présence de cette espèce atypique, auparavant considérée comme éteinte.

Christina Selby

​​​​​Le Saki à visage chauve de Vanzolini (pithecia vanzolinii hershkovitz) avait été découvert en 1936. Depuis ce jour, aucune preuve vivante de l'existence de cette espèce n'avait pu être trouvée. Pourtant, en 2017, une expédition appelée Houseboat Amazon, dont l'objectif était d'explorer la forêt d'Amazonie de l'Ouest pour retrouver cette espèce portée disparue, a porté ses fruits. 

Un singe invisible depuis 80 ans

Une étude réalisée par André Valle Nunes et Jose Eduardo Serrano-Villavicencio met au jour cet atypique singe noir et blond de grande taille. L'animal a d'abord été identifié en 1936 par le naturaliste équatorien Alfonzo Olalla lors d'une expédition dans la partie supérieure de la rivière Juruá, au Brésil, où il a rassemblé plusieurs spécimens de l'animal. Ces peaux ont ensuite été envoyées dans un musée, où elles ont été classées comme appartenant à la même espèce d'un autre type de singe de Saki. Ce n'est qu'en 2014 que le Dr Marsh a remarqué que ces peaux originales avaient des marques suffisamment distinctives pour que l'animal appartienne à une espèce bien distincte : le Saki à visage chauve de Vanzolini. Il n'y a jamais eu de rapport sur ces rares primates dans la nature, ou de photographies de l'animal, jusqu'à cette dernière expédition. Aujourd'hui, la présence de ce singe a été confirmée : il n'avait jamais disparu d'Amazonie.

 Le Saki le long de la rivière Eiru, au Brésil - © Christina Selby 

A peine redécouvert, déjà à protéger 

L'équipe de scientifiques a déjà commencé à se pencher sur la question de leur statut de conservation. Depuis 1967, la loi brésilienne interdit la chasse de la faune, excepté pour certaines communautés vivant le long des rivières qui sont autorisées à chasser les primates pour se nourrir. Mais dans des régions éloignées comme celle du Juruá, les lois environnementales sont difficiles à appliquer. L'élevage de bovins, l'agriculture ou l'exploitation forestière sont responsables de la déforestation en Amazonie. La plupart des habitats de ce singe sont encore épargnés, composés de paysages forestiers intacts. Mais une perte de la couverture des arbres dans cette zone a été constatée ces dernières années. Le bruit des tronçonneuses réguliers des équipes de terrain dans les forêts peut aussi déranger les animaux.

Pour les auteurs de ces travaux, il faut encore intensifier les recherches sur cette espèce presque inconnue. Même si l'habitat du Saki reste majoritairement inviolé, les scientifiques sont déjà inquiets pour l'avenir de ce singe avec la proximité de l' "arc de déforestation" du Brésil. La chasse et les routes qui apportent de grands changements dans le paysage pourraient menacer cette espèce.

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