LES PLUS LUS
Publicité

Réforme du Code du travail : où est le Parti socialiste?

Pourtant opposé à la réforme du Code du travail, le Parti socialiste se fait discret à l’aube d’une rentrée sociale agitée. De quoi laisser le champ libre à la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Pierre Lepelletier , Mis à jour le
Le Parti socialiste peine à se faire une place dans l'opposition.
Le Parti socialiste peine à se faire une place dans l'opposition. © Sipa

"Je n’ai, comme presque tout le monde je crois, pas eu le temps de lire les ordonnances." Il est 14h20 lorsque, suite à une sollicitation du JDD, un député socialiste déplore le fait de n’avoir pas pu, pour l’instant, réagir au contenu des ordonnances sur la réforme du Code du travail , faute de temps. L’annonce a pourtant été réalisée deux heures avant par le Premier ministre Edouard Philippe, accompagné de la Ministre du Travail Muriel Pénicaud. Pendant ce temps, le groupe de la France Insoumise a déjà organisé - et terminé depuis longtemps - sa conférence de presse où il rappelait sa vive opposition à la réforme, tout en appelant ses militants à descendre dans la rue le 23 septembre prochain.

Publicité

Pourtant résolument contre la réforme du Code du travail, le Parti socialiste peine à se faire une place dans l’opposition aux côtés de la France Insoumise. La preuve en chiffres : selon un sondage réalisé par le JDD dimanche, 59% des Français considèrent que Jean-Luc Mélenchon est la personnalité qui incarne le mieux l’opposition à Emmanuel Macron. Coup de massue, ce chiffre s’envole à 71% chez les sympathisants du Parti socialiste. Un constat à nuancer selon Olivier Faure, le patron du groupe Nouvelle Gauche (PS) à l’Assemblée nationale. "La question que les sondeurs pose est plutôt : ‘quel est selon vous le plus radicalement opposé ?’ Les Français répondent donc en premier Jean-Luc Mélenchon et en deuxième Marine Le Pen. Pour autant, est-ce qu’ils considèrent que ces deux oppositions ont vocation demain à être l’alternative du pouvoir en place ? Je ne crois pas", veut-il croire auprès du JDD.

La suite après cette publicité

Participer à la manifestation de la CGT ou non

Deux manifestations contre la réforme du Code du travail sont déjà à l’ordre du jour. La première le 12 septembre, organisée par la CGT, la deuxième le 23 par les Insoumis. Bien qu’il est évidemment hors de question pour le PS de se rendre à la deuxième, taxée de "manifestation politique", la question se pose pour la première.

La suite après cette publicité

Pour François Kalfon, membre de la direction collégiale du Parti socialiste, cela ne fait aucun doute : "Le Parti socialiste sera le 12 septembre auprès des salariés", assurait-il le 28 août à L’Opinion . Une décision largement nuancée par d’autres cadres du parti. "Ce ne sont pas des manifestations syndicales mais une seule, souhaitée par la CGT. Ce n’est donc pas une initiative unitaire", souligne quant à lui Olivier Faure qui ne suivra pas le mouvement.

Privilégier le "combat parlementaire"

Sur la même ligne que son collègue, le député Boris Vallaud pense avant tout que l’opposition doit se faire dans l’hémicycle plutôt que dans la rue. Celui qui est souvent qualifié comme un espoir du PS rue de Solferino trouve injuste le bilan que l’on dresse au PS sur son manque d’opposition face à l’exécutif. "Reprenez nos différentes interventions à l’Assemblée nationale, lorsque l’on évoque le caractère déséquilibré de cette réforme ou sur un certain nombre de mesures qui nous paraissent injustes par exemple… L’objectif pour nous, c’est de continuer le combat parlementaire pour améliorer cette loi", explique le député auprès du JDD. Malgré le recours aux ordonnances, la réforme du Code du travail devra en effet encore être ratifiée par le Parlement, et donc repasser devant l’Assemblée nationale, pour être adoptée définitivement. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Lucide, Boris Vallaud admet tout de même que le Parti socialiste a pris, suite à la déroute de la présidentielle et des législatives, un sérieux tour de retard dans l’opposition. "Il y a un travail de rénovation qui est important, tout ne se règle pas en un claquement de doigt. On essaie d’être dans une opposition constructive. Pas constructive envers la majorité, mais constructive pour le pays."

Contenus sponsorisés

Sur le même sujet
Publicité