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Colombie : les FARC changent de nom pour entrer en politique

Les dirigeants de la FARC en congrès national à Bogota, assis côte à côte devant une énorme affiche blanche et bleue.

Les dirigeants de l'ancienne guérilla des FARC en congrès national à Bogota

Photo : La Presse canadienne / Fernando Vergara

Radio-Canada

Réunies en congrès national à Bogota, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) se sont donné jeudi un nouveau nom pour symboliser la conversion de la guérilla en parti politique.

Les membres des FARC se sont toutefois accrochés à leur acronyme, ainsi qu'à leur identité révolutionnaire.

« Par décision majoritaire, notre congrès a défini comme nom du nouveau parti : Force alternative révolutionnaire commune (FARC) », a écrit sur Twitter le chef de l'ancienne rébellion marxiste, Rodrigo Londoño, connu sous le surnom de Timochenko.

Il a indiqué que la décision de conserver l'acronyme FARC sous une nouvelle signification avait été appuyée par 628 délégués, tandis que 264 préféraient plutôt celui de « Nueva Colombia » (Nouvelle Colombie, en français).

Avec ce changement, les FARC deviennent donc la FARC. Les traductions officielles du nouveau nom seront annoncées vendredi, a précisé le service de presse de la FARC, dont le congrès se tient depuis dimanche dans la capitale.

Quelque 1200 délégués issus des anciens bastions de la rébellion devaient définir cette semaine le nom, les statuts et les candidats du nouveau parti qui se présentera aux élections de 2018.

Le souvenir d'un passé douloureux

Sur Twitter, les internautes ont rapidement exprimé leur déception face au nouveau nom, jugé trop similaire à l'ancien.

Pour plusieurs Colombiens, l'acronyme FARC demeure synonyme des massacres et d'enlèvements qui étaient monnaie courante pendant le conflit de plus d'un demi-siècle qui a fait plus de 260 000 morts, 60 000 disparus et 7 millions de déplacés. Selon les derniers sondages, 80 % de la population colombienne a une image négative de l'ex-guérilla.

Ivan Marquez, qui était négociateur de la guérilla des FARC lors des pourparlers de paix ayant débouché sur un accord historique signé en novembre dernier, avait proposé un nom encore plus proche de l'ancien, soit Force alternative révolutionnaire de Colombie. Il a par ailleurs insisté sur le fait que la FARC devait devenir un parti révolutionnaire.

Cependant, dans une consultation menée sur Twitter par Rodrigo Londoño, le nom « Nueva Colombia » l'avait emporté sur la proposition de M. Marquez, avec 36 % des 10 387 votes.

« Ils gardent le même sigle parce qu'ils veulent conserver leurs bastions paysans », a expliqué le sociologue et anthropologue Fabian Sanabria. Il juge cette décision « consternante ».

Les gens attendaient autre chose [...] cela ne va pas les rapprocher des classes moyennes ni de la population urbaine.

Une citation de Fabian Sanabria, sociologue et anthropologue

Le groupe a aussi présenté son nouvel emblème : une rose rouge ornée d'une étoile en son centre, avec les lettres FARC inscrites en vert.

Le nouveau logo de la FARC : une rose rouge ornée d'une étoile en son centre, avec les lettres FARC inscrites en vert.

Le logo de la FARC

Photo : FARC

Le logo de l'ancienne guérilla affichait deux fusils entrecroisés sous un livre, le tout sur fond de drapeau colombien jaune, bleu, et rouge.

Le nouveau parti politique de la FARC sera lancé publiquement vendredi avec un grand concert gratuit. L'événement se tiendra sur la place Bolivar, haut lieu de la politique colombienne situé au cœur de la capitale, à deux pas du parlement et du palais présidentiel.

La FARC doit aussi annoncer vendredi la composition de son équipe dirigeante, et ses candidats au Parlement, où l'accord de paix lui garantit cinq sièges dans chaque chambre, une représentation que la FARC espère augmenter aux élections de 2018.

Si ses chefs se sont bien gardés de prononcer les mots « marxiste », « communiste » ou même « socialiste » en public, la FARC a assuré qu'elle maintiendrait sa ligne politique.

L'un des ex-commandants guérilleros avait déclaré lundi que le futur parti chercherait à intégrer « une grande coalition » pour former un « gouvernement de transition » en vue de défendre l'accord de paix signé en novembre avec le président colombien Juan Manuel Santos.

« Le thème central du congrès porte sur un gouvernement de transition pour la réconciliation et la paix », avait-il affirmé.

Avec les informations de Agence France-Presse

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