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Santé

Roundup : la France votera contre la réautorisation du glyphosate

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a annoncé que la France votera contre la proposition de la Commission européenne de renouveler pour dix ans la licence du glyphosate, ingrédient phare du Roundup de Monsanto.

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Activistes anti-roundup

La licence du glyphosate expire fin 2017 dans l'Union européenne.

© JOHN THYS / AFP

"La France, qui s'était opposée à la ré-homologation en 2016 du glyphosate, a une position clé dans ce dossier et nous souhaitons connaître au plus vite la position du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot", demandait François Veillerette, directeur de l'associations Générations Futures le 25 août 2017, alors qu'il accusait les agences européennes d'avoir fait une évaluation "biaisée" de l'ingrédient phare du Roundup de Monsanto. C'est désormais chose faite : le ministère français de la Transition écologique et solidaire a indiqué à l'AFP le 30 août que la France votera contre la proposition de la Commission européenne de renouveler pour dix ans la licence du glyphosate. La France a une position-clé car une majorité qualifiée est requise dans ce dossier.

Un nouveau vote prévu le 4 octobre

En 2016, elle s'était opposée à la réautorisation, ainsi que Malte, tandis que sept pays s'étaient abstenus, dont l'Allemagne et l'Italie, bloquant la décision. Le nouveau vote est prévu début octobre 2017. "La France votera contre la réautorisation pour dix ans du glyphosate en raison des incertitudes qui demeurent sur sa dangerosité", a indiqué à l'AFP une source au ministère. Le vote sur l'autorisation de cet herbicide controversé devrait avoir lieu le 4 octobre lors d'un comité d'experts durant lequel les pays donneront leur position. En juillet, la Commission a proposé le renouvellement de la licence du glyphosate qui expire fin 2017.

Le glyphosate-AFP/Alain BOMMENEL, Laurence SAUBADU, Kun TIAN

© AFP/Alain BOMMENEL, Laurence SAUBADU, Kun TIAN

En 2016, faute de majorité qualifiée entre les 28 pays, la Commission avait exceptionnellement prolongé l'autorisation pour 18 mois, jusqu'à fin 2017, dans l'attente de nouveaux avis d'agences européennes. Depuis, l'Agence européenne en charge des produits chimiques (Echa) a estimé qu'il n'y avait pas de raison de classer cette substance comme cancérogène. Mais les avis scientifiques divergent sur le sujet (voir encadré ci-dessous).

Cancérogène ou non ? Les avis scientifiques divergent depuis des années
Le glyphosate a fait l'objet de plusieurs études scientifiques dont les avis divergents alimentent la controverse. Dernièrement, en mars 2017, l'Echa a écarté le risque cancérogène du glyphosate. Avant cela, une étude parue en mai 2016 et réalisée en commun par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) avait jugé "peu probable" que le glyphosate soit cancérogène "chez les humains qui y seraient exposés par l'alimentation". À l'inverse, en mars 2015, une étude du Centre international de recherche contre le cancer (CIRC), également dépendante de l'OMS, avait identifié un risque cancérogène. Deux découvertes non contradictoires, selon l'OMS, car la seconde portait sur un risque en cas de très forte exposition. Avant l'étude de l'Echa, la Commission européenne s'appuyait sur l'avis de l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), paru en novembre 2015, pour qui le risque cancérogène est "improbable". Là encore le champ de l'étude est discuté, entre substance active et association à d'autre co-formulants utilisés pour concocter un herbicide.

LL avec AFP

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