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En Tunisie, on peut acheter son mouton sur internet

Sandrine Blanchard | Jens Borchers
1 septembre 2017

Des exploitations agricoles tunisiennes misent sur la vente par internet pour augmenter leurs marges... et la qualité de la viande pour la fête du sacrifice.

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Deutschland Herdenschutzhund bewacht Schafe bei Scheeßel
Image : Rainer Dückerhoff

Tunesien/Bio-Schaf - MP3-Stereo

En cette période d'aïd el-kebir (tabaski), les musulmans du monde entier se préparent à sacrifier un mouton. Du moins pour ceux qui ont les moyens d'acheter ces bêtes dont le prix monte chaque année en flèche à l'approche de la fête. En Tunisie, c'est le mouton bio qui est de plus en plus "tendance". Et certains Tunisiens privilégiés se précipitent sur internet pour acquérir ces animaux estampillés "naturel".

Séance photo... pour moutons!

Décidément, il n'est pas facile d‘être un agneau qu'on va sacrifier. Pour trouver acquéreur, les bêtes sont d'abord soumises à un véritable shooting photo : de face, de profil… eh oui, les internautes doivent être convaincus sur leur écran de la qualité de la marchandise ! Kais Assali est photographe dans une agence de pub. Il a été chargé par la ferme bio de mettre en valeur les agneaux de son troupeau et cette méthode permet selon lui d'augmenter la confiance des consommateurs.

Tout a été vendu en trois jours

Chaque animal pris en photo se voit attribuer un numéro de référence pour la commande et un prix publiés sur internet. En trois jours, les 111 moutons proposés sur le site de la ferme ont été vendus. Grâce à deux arguments de poids : le label bio mais aussi la livraison à domicile, deux jours avant la fête.

En Tunisie, c'est l'Etat qui fixe le prix des moutons avant l‘aïd. Un mouton bio a le même prix qu'une bête issue de l'élevage conventionnel. Mais Mohammed Sfar, propriétaire de la ferme innovante, explique les avantages de la vente par internet : "Comme ça, il n'y a pas la marge des intermédiaires".

Un investissement sur la durée

Bien sûr, le marketing, l'hébergement du site, le photographe, tout cela coûte de l'argent. Mais c'est un investissement auquel Mohammed Sfar consent volontiers, pour écouler les autres produits, aussi, de son exploitation agricole… que de plus en plus de clients viennent visiter pour s'assurer que les photos publiées sur le site sont conformes à la réalité.